Un généraliste sur quatre en burn out critique, selon une étude de SPS et Doctolib

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Publié le 21/07/2025

Un quart des médecins généralistes et 14 % des spécialistes se disent en burn out critique, indique une étude de l’association Soins aux professionnels de la santé (SPS) et de Doctolib menée auprès de 1 500 soignants libéraux.

Crédit photo : Garo/Phanie

L’association Soins aux professionnels de la santé (SPS), en partenariat avec la société Doctolib et l’École de management de Grenoble, vient de publier une nouvelle enquête soulignant le malaise des soignants libéraux. Conduite au mois de mars 2025 auprès de 1 550 libéraux, dont 279 médecins (179 généralistes et 100 spécialistes), l’étude révèle que 63 % des répondants se disent usés à la fin de leur journée de travail.

49 % présentent un score jugé critique pour le burn out et 39 % pour le burn out professionnel. Les généralistes et chirurgiens-dentistes sont 25 % à se dire concernés. Un peu moins touchés, les spécialistes sont 14 % à souffrir d’épuisement. Parmi les soignants interrogés, 18 % ont déjà reçu un diagnostic formel de burn out et 19 % ont été diagnostiqués pour une dépression. Plus de la moitié (60 %) ressentent « souvent » ou « tout le temps » une fatigue générale liée spécifiquement à leur travail, et seulement 50 % estiment disposer des ressources suffisantes pour préserver leur santé mentale.

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L’autre enseignement de cette étude concerne la violence subie par les soignants libéraux. 41 % d’entre eux se disent victimes d’une ou de plusieurs agressions verbales ou de menaces. 19 % d’entre eux ont subi un vol ou une tentative de vol. Même si l’enquête n’en donne pas le détail, elle explique que les médecins sont particulièrement concernés. L’étude s’appuie notamment sur les analyses de l’Observatoire de la sécurité des médecins. En 2023, ce dernier indiquait que seuls 31 % des praticiens agressés portent plainte et 7 % vont jusqu’à la main courante, soit par manque de temps, soit par peur de représailles.

Les conséquences sont particulièrement délétères pour les soignants agressés : 63 % vivent dans le stress, la peur et l’anxiété. 41 % subissent une perte de motivation pour le travail. 27 % ont même posé des serrures et déployé de la vidéosurveillance pour se prémunir contre un nouvel acte. 26 % ressentent désormais de la crainte, de la méfiance et une peur des conflits.

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Si le temps de travail est devenu démesuré, l’activité professionnelle finit par empiéter de manière chronique sur la vie privée pour les trois quarts des soignants libéraux, alors que plus de 80 % d’entre eux aspirent à un équilibre vie professionnelle-vie privée. À la question posée : « À quelle fréquence vous rendez-vous disponible pour vos patients pendant votre temps libre ? », 48 % des spécialistes répondent « souvent ou tout le temps » et 33 % « parfois ». Les généralistes sont 49 % à répondre « souvent ou tout le temps » à cette question.

Quand l’administratif prend le pas sur le soin

Les sondés ont été interrogés sur « la fréquence (à laquelle) les tâches administratives empiètent sur le temps que vous consacrez aux soins de vos patients ». De manière globale, 55 % des personnes (24 % tout le temps, 31 % souvent) considèrent que ces tâches compliquent l’exercice de leur métier. Pour 45 % des généralistes, elles sont « tout le temps » un frein à leur activité.

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Enfin, deux versants de l’attractivité professionnelle ont été traités par l’étude. Sur le volet financier, les sondés se révèlent très insatisfaits. 68 % des généralistes et 56 % des spécialistes se disent plutôt « pas d’accord ou pas du tout d’accord » lorsqu’on leur demande si leurs revenus sont à la hauteur de leurs responsabilités et de leur qualification.

Rare point positif de l’étude : 50 % des généralistes et 62 % des spécialistes indiquent qu’ils aiment toujours autant leur métier.

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Source : lequotidiendumedecin.fr