Quand l’activité physique est promue ou conduite par des professionnels de santé en soins primaires, elle augmente de façon significative. Cette conclusion est celle d’un travail que vient de publier le British medical Journal (BMJ). Elle est le résultat de l’analyse de données provenant de 51 essais randomisés incluant au départ plus de 16 000 personnes adultes de nationalités différentes, sur un suivi allant de 3 à 60 mois.
Booster l'activité physique et la réduction de poids
Cette revue systématique et méta-analyse d’essais randomisés ont majoritairement concerné des travaux portant sur des populations malades ou porteuses de facteurs de risque de maladie (n=30) et/ou sur des personnes inactives (n=24). La plupart des études retenues avaient été conduites aux États-Unis (n=16), en Grande Bretagne (n=9) aux Pays-Bas (n=9) et en Espagne (n=7), mais aussi dans d’autres pays. Les professionnels de santé de soins primaires impliqués dans ces essais étaient surtout : des médecins généralistes, des infirmiers ou encore des physiothérapeutes. Le principal critère de la plupart de ces essais portait sur l’activité physique seule ou couplée aux comportements alimentaires. Le premier résultat considéré était les minutes d’activité physique d’intensité modérée à importante (moderate to vigorous intensity physical activity – MVPA) effectuées par semaine.
Au final cette étude publiée dans le BMJ montre qu’une activité physique promue ou mise en place par un professionnel de santé en soins primaires, permet d’augmenter l’activité physique d’intensité modérée à importante (MVPA) de 14 minutes par semaine. Dans les essais qui rapportaient une activité auto-déclarée, elle augmentait de 24 minutes par semaine. À noter aussi que dans les essais randomisés qui considéraient le poids des patients, une perte d’1 kg a été observée chez les patients appartenant au groupe d’intervention des professionnels de santé, par rapport au groupe contrôle.
« Ces données pourraient aider les professionnels de santé, des décisionnaires politiques et de santé publique (…) pour mettre en place des interventions d’activités physiques lors de consultations de soins primaires », concluent les auteurs de ce travail.
Enjeu de santé publique majeur
Les résultats de cette étude sont publiés une semaine après les annonces faites par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) sur les données épidémiologiques concernant la sédentarité et le manque d’activité physique, qui indiquaient que seuls 5 % des Français ont une activité physique suffisante et complète. Ce sujet de santé publique est majeur et concerne l’ensemble des pays, comme le précise l’article du BMJ rappelant l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé qui avait fixé dans le cadre d’un Plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique 2018-2030, un objectif de diminuer de 15 % l’inactivité physique.
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