Le 13 juillet est un jour sans dans l'histoire de la médecine… ni naissance; ni décès de médecin ou de chirurgien célèbre. Et pas plus de découverte remarquable… Alors, en désespoir de cause, pourquoi ne pas vous raconter l'histoire d'Agnodice, première Athénienne à exercer la médecine. Vers 300 avant Jésus-Christ, il était interdit aux femmes grecques et aux esclaves d'étudier. Dure réalité pour Agnodice, jeune fille de la haute société athénienne qui rêve de devenir gynécologue. Avec la bénédiction de son père , elle va pour parvenir à ses fins utiliser la ruse en se coupant les cheveux et se faire passer pour un homme afin de suivre les cours d'Hérophile de Chalcédoine à Alexandrie. Celui-ci était connu comme le premier médecin à avoir pratiqué des dissections en public et comme gynécologue hors pair, ayant notamment, fait rare pour l'époque, accouché une femme de quintuplés.
Hérophile, initiateur des méthodes de mesure du pouls
Avant de poursuivre l'histoire d'Agnodice attardons-nous encore un peu sur Hérophile qui affirmait que « quand la santé est absente, la sagesse ne peut pas se révéler, l'art ne peut pas se manifester, la force ne peut pas être utilisée pour combattre, la richesse devient inutile et l'intelligence ne peut pas être mise en œuvre » pour dire qu'il découvrit presque, vingt siècles avant Harvey, le principe de la circulation du sang. Dans son Traité du pouls, il note ainsi que les artères transportent du sang et non de l'air et différencie les artères et les veines. Il remarque également que lorsque le sang coule à travers les artères, elles sont le siège d’une pulsation rythmique. En conséquence, après avoir fabriqué une clepsydre, il initiera des méthodes de mesure du pouls qu'il utilisera comme aide au diagnostic des maladies. Mais Hérophile se distingua surtout par son "Livre des sages-femmes" où il évoque les étapes et la durée de la grossesse ainsi que les causes d'un accouchement difficile. Il est le premier aussi à décrire les ovaires. C'est donc dans le but de devenir la première femme accoucheuse de Grèce qu'Agnodice voulut être l'élève de cet homme probe qui enseignait que « Par-dessus tout le médecin doit connaître les limites de son pouvoir, car celui-là seul qui sait distinguer le possible de l'impossible est un médecin parfait ».
Agnodice traînée devant l’Aéropage
Ayant été reçue première à l'examen de médecine sous son nom de garçon de Miltiade, Agnodice va désormais consacrer tout son savoir à l'art des accouchements et aux maladies féminines sous son nom d'emprunt et son apparence masculine. Mais ce Miltiade est si brillant, ses succès sont si nombreux et sa clientèle est si importante que les autres médecins athéniens vont s'en émouvoir et le faire convoquer devant l'Aéropage, institution judiciaire composée de dix anciens archontes qui siégeait uniquement la nuit et où tous les artifices oratoires pour émouvoir ou attendrir les juges étaient proscrits.
Miltiade accusé par ses rivaux de profiter de son métier pour séduire et corrompre les femmes mariées qu'on voyait s'abandonner, sans réserve, à ses soins n'eut d'autre alternative donc devant ses juges que de faire connaître son sexe. Si Miltiade fut ainsi blanchi, Agnodice fut alors accusée alors d'avoir violé la loi, en pratiquant, quoique femme, la médecine, risquant ainsi une condamnation à mort.
Mais les patientes reconnaissantes d'Agnodice ayant eu vent de l'affaire se massèrent alors devant l'Aéropage déclarant aux juges que si jamais Agnodice était exécutée, elles iraient à la mort avec elle. Cédant à la pression, l'Aéropage acquitte Agnodice. Un an plus tard, le conseil Athénien modifiera la loi et autorisera les femmes à étudier la médecine.
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