Les deux chirurgiens qui avaient opéré à Metz, Corentin, un petit garçon mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite à l'automne 2014 ont été suspendus par l'Ordre avant même que la justice ne se prononce. L'audience de la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre des médecins de Lorraine s'était déroulée fin janvier à huis clos. Le chirurgien principalement mis en cause dans cette affaire a été interdit d'exercer la médecine pendant 3 ans, selon la décision. Son confrère a été interdit d'exercer pour deux ans, dont un avec sursis.
Corentin, 11 ans, avait été admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs au ventre, diagnostiquées comme une appendicite. L'intervention, débutée le 1er novembre, avait été rapidement arrêtée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose du coelioscope. Il semble qu'à cette occasion l'aorte de l'enfant avait été touchée. Au total, sept praticiens étaient intervenus au chevet de Corentin, qui devait mourir le lendemain au CHU de Nancy, où il avait été transféré en urgence qu'au bout de neuf heures d'opération à Metz.
Les parents de Corentin ont porté plainte contre X dès le lendemain du décès et l'instruction est toujours en cours. En janvier, la presse locale s'était fait l'écho d'un rapport d'expert indiquant qu'il n'était pas certain que Corentin aurait dû être opéré.
Le père du petit garçon a estimé "significative" la décision de suspension des deux chirurgiens par l’Ordre des médecin mais il s'est dit "prêt à aller jusqu’au bout" pour que "la vérité du dossier soit établie". "Pour moi, c'est criminel, et non pas seulement pénal", a-t-il dit. Le premier médecin mis en cause avait "délibérément cherché à masquer des gestes techniques incohérents", a-t-il ajouté, tandis le second "par orgueil, n'avait pas voulu passer la main, préférant laisser l’enfant perdre tout son sang sur la table d'opération". Selon lui, l’un des deux chirurgiens "avait fait l’objet de signalements à deux reprises auprès de l’Ordre des médecins".
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