En frappant plusieurs centaines de victimes directes ou indirectes, les attentats du 13 novembre 2015 ont donné un coup d’accélérateur aux recherches visant à améliorer la prise en charge du syndrome post-traumatique (SPT). L’AP-HP a décidé de tester la méthode canadienne de « blocage de la mémoire » dans le traitement du SPT.
En décembre 1995, le Pr Alain Brunet, de l’université Mc Gill prend contact avec l’AP HP et propose ses services en disant qu’il a testé avec succès une technique, le blocage de la consolidation mnésique, contre le stress post-traumatique et la met à la disposition de l’AP-HP qui décide de la tester. L’étude appelée MEM, est pilotée par le Pr Bruno Millet, (psychiatre, hôpital de La-Pitié-Salpêtrière, Paris). « L’idée est de proposer une étude d’efficience de cette technique par rapport aux traitements habituellement mis en place dans le stress post-traumatique. Soit l’EMDR, la psychothérapie de soutien, les TCC, la psychothérapie analytique et les inhibiteurs de recapture de la sérotonine » détaille Bruno Millet, interrogé par Le Généraliste.
"La reconsolidation mnésique repose sur le fait que chaque fois qu’on se rappelle un souvenir, on peut en moduler la teneur en charge émotionnelle » explique-t-il. On peut notamment la diminuer grâce au propanolol, inhibiteur de la synthèse protéique au niveau des structures amygdalohippocampiques.
En pratique, 400 personnes ayant subi le traumatisme d’attentats, seront incluses soit dans le bras techniques habituelles soit dans le bras propanolol. Dans ce dernier bras, le patient prend un mg/kg de propanolol, puis une heure plus tard, il lit le script de son traumatisme. Il fait cela six séances de suite. Il est ensuite revu à la septième semaine puis à six mois puis à un an. On s’aperçoit qu’il se désensibilise à la charge émotionnelle de son souvenir, et ce faisant améliore sa symptomatologie.
« Dans les 18 centres qui participent à l’étude en France, 55 personnes ont déjà été incluses », précise le psychiatre. 13 centres sont situés dans la région parisienne, un à Lille, à Poitier, un à Nice et un à Rouen. L’étude durera jusqu’à novembre 2017.
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