Un nouveau traitement de l’AVC ischémique, la thrombectomie mécanique, a fait l’objet de six études internationales qui, en 2015, ont montré son apport dans la prise en charge de cette pathologie en complément de la fibrinolyse. Cet apport a été jugé suffisamment concluant pour que 38 CHU de France se dotent, d’un service de neuroradiologie interventionnelle capable de pratiquer ce geste (sur 132 unités neurovasculaires pratiquant la fibrinolyse existant dans l’Hexagone).
Cette intervention, qui dure en moyenne 34 minutes, est réalisée par un neuroradiologue interventionnel spécialisé en imagerie médicale, pour retirer le caillot du vaisseau occlus à l’origine de l’AVC. La radiographie permet d’acheminer le cathéter de reperfusion depuis le point d’entrée (une ponction dans l’artère fémorale) jusqu’aux artères cérébrales. Une pompe d’aspiration est branchée sur le cathéter et le sang est aspiré jusqu’à un appareil de collecte. L’intervention est réalisée dans une salle d’angiographie, avec l’aide d’un anesthésiste et d’une infirmière. Contrairement à la fibrinolyse qui doit être effectuée dans les quatre heures et demie suivant l’AVC, ce traitement peut être pratiqué dans un délai de six heures après l’accident.
La thrombectomie mécanique a montré son intérêt dans les occlusions de gros vaisseaux confirmées par scanner (46% des cas d’AVC ischémiques aigus). Elle élimine 75 à 80% du caillot par aspiration. Et 53% des patients traités par la combinaison d’une fibrinolyse et d’une thrombectomie mécanique ont récupéré une autonomie dans les trois mois suivant un AVC contre 42% des malades ayant reçu le traitement de référence (fibrinolyse seule).
Ce nouveau traitement n’est pas encore coté par la sécurité sociale, et est donc imputé pour l’instant sur le budget des CHU qui le pratiquent. 130 000 personnes sont touchées chaque années par un AVC en France. Seuls 5% de ces patients arrivent à l’hôpital dans des délais suffisamment courts pour être traités.
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