L’obésité est un facteur de risque de développer un cancer et notamment un cancer du rein. Pourtant, une analyse publiée dans le Journal of Clinical Oncology (on line, 4 septembre) démontre que des patients obèses ou en surpoids atteints d’un cancer du rein métastatique présentent une survie plus longue et un risque de décès inférieur à des patients minces ou de corpulence normale.
L’étude du Journal of Clinical Oncology démontre sur plusieurs milliers de patients que lorsque des malades obèses ou en surpoids ont développé un cancer du rein, la maladie à un stade métastatique progresse moins vite et les patients vivent plus longtemps que ceux dont l’IMC est normal ou faible.
Sur une cohorte de près de 2 000 patients, ceux dont l’IMC est élevé (supérieur ou égal à 25) présentent une médiane de survie globale de 25,6 mois contre 17,1 mois pour les patients dont l’IMC est normal ou bas (inférieur à 25).
Les données analysées proviennent d’un large consortium académique, l’IMDC (International Metastatic Renal Cell Carcinoma Database Consortium). Cette base a fourni des informations sur 1 975 patients traités par thérapies ciblées. Leur poids et leur taille étaient mesurés en début du traitement. Pour confirmer cette observation, le Docteur Albiges et le Docteur Choueiri, directeur du Lank Center for Genitourinary Oncology à l’institut Dana-Farber (Boston, USA), ont croisé leurs premiers résultats avec ceux obtenus sur des données recueillies dans le cadre d’essais cliniques entre 2003 et 2013 de 4 657 patients traités pour un cancer du rein
Les chercheurs ont attribué cette différence à l’expression d’une enzyme, l’acide gras synthase impliquée dans la production cellulaire des acides gras. Elle est moins exprimée chez les patients obèses. Cette enzyme joue un rôle essentiel dans le métabolisme cellulaire des acides gras et sa surexpression, qui a déjà été observée dans de nombreux cancers, est associée à un mauvais pronostic, notamment dans le cancer du rein.
À partir de ces résultats, les auteurs concluent qu’évaluer, en fonction de l’IMC des patients, l’effet d’un inhibiteur de l’expression de l’acide gras synthase serait une piste de recherche intéressante chez des malades atteints d’un cancer du rein.
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