Cardiopathies ischémiques, pathologies veineuses, pathologies cérébro-vasculaires seraient les motifs d’hospitalisations les plus fréquents pour raisons cardio-vasculaires, selon une étude de la DREES, qui recense aussi les causes de décès après hospitalisation.
Ces données diffèrent largement selon l’âge et le sexe. En outre, ces travaux montrent également des taux de mortalité très élevés après admission pour endocardite aiguë. Mais si l’on tient compte des fréquences de chaque pathologie, parmi les patients décédés 30 jours après hospitalisation, la majorité souffrait de maladies cérébro-vasculaires ou d’insuffisance cardiaque.
À chaque âge sa pathologie
L’étude a été réalisée à partir de la base de données AMPHI, d’après les informations sur les hospitalisations qui ont eu lieu en 2008 et 2009 et sur les décès survenus de 2008 à 2010. Sur cette période, un peu plus d’un million d’adultes relevant du régime général de l’Assurance maladie ont été hospitalisés pour un court séjour pour motif cardiovasculaire.
La distribution des causes d’hospitalisation évolue fortement avec l’âge. En effet, entre 18 et 44 ans, la pathologie veineuse représente la première cause d’hospitalisation avec 44 % des séjours, avant les cardiopathies ischémiques (10 %) et les troubles de la conduction ou du rythme (10 %). Ensuite, de 45 ans à 64 ans, les cardiopathies ischémiques deviennent la cause principale de séjour (27 %), juste devant la pathologie veineuse (22 %) et les pathologies artérielles et cérébro-vasculaires qui représentent toutes deux 11 % des admissions.
Entre 65 et 84 ans, les cardiopathies ischémiques demeurent en tête de peloton et représentent pas moins de 23 % des séjours. Viennent ensuite les maladies cérébro-vasculaires et les troubles de la conduction et du rythme qui représentent toutes deux 16 % des hospitalisations. Le poids de l’insuffisance cardiaque s’accroît de manière conséquente avec 13 % des admissions dans cette tranche d’âge, puis continue d’augmenter au point de devenir le motif principal de séjour hospitalier chez les seniors de 85 ans et plus. Les maladies cérébro-vasculaires occupent la 2e place avec 20 % des hospitalisations alors que le diagnostic pour cardiopathies ischémique est à présent bien moins fréquent (12 % des séjours). Enfin, 5% des admissions ont pour cause une anomalie de la tension artérielle dont l’hypotension.
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Maladies d’hommes, maladies de femmes
Les poids des pathologies cardiaques varient selon l’âge mais aussi selon le sexe. Tous âges confondus, 53 % des patients hospitalisés pour maladies cardiovasculaires sont des hommes. Cette proportion s’élève même à 63 % chez les 45-64 ans mais les femmes sont majoritaires chez les populations plus jeunes (54 % pour les moins de 45 ans) comme chez les plus âgés (59 % chez les 85 ans et plus). Cette dernière observation est sûrement en partie due au fait qu’elles représentent un pourcentage important de la population âgée.
En outre, les pathologies elles-mêmes sont plus ou moins fréquentes selon le sexe. Le nombre de séjours masculins pour cardiopathie ischémique est deux fois plus élevé pour les hommes. À l’inverse, les admissions pour maladies veineuses doublent chez la gent féminine. Ces différences sont d’autant plus marquées avant 45 ans où les cardiopathies ischémiques représentent 18 % des séjours masculins contre 4 % pour les femmes. Là où la pathologie veineuse représente le motif principal d'hospitalisations féminines : 57 % des cas contre 28 % pour la gent masculine. Néanmoins, ces disparités se réduisent avec l’âge.
Taux de létalité élevé à J30 pour l'endocardite aiguë et l'insuffisance cardiaque
Parmi les patients inclus dans l’étude, 5 % sont décédés un mois après leurs admissions et 12 % un an après. Sans surprise, la mortalité varie selon les pathologies en cause. Elle est notamment très élevée après un arrêt cardiaque (78 % à 30 jours). Elle atteint le score de 11 % pour endocardite aiguë à 30 jours, 10 % pour les maladies cérébro-vasculaires et 9 % pour l’insuffisance cardiaque. Un an après, c’est l’insuffisance cardiaque qui présente un taux de mortalité élevée avec 31 % suivi par l’endocardite aiguë (26 %) et les maladies cérébro-vasculaires avec 19 %. D’autre part, la mortalité n’est pas homogène selon les regroupements de pathologies. Elle est accrue en cas d’évènement thrombotique, embolique ou hémorragique aigu tels les accidents vasculaires cérébraux pour les maladies cérébro-vasculaires ou les dissections aortiques et rupture d’anévrisme pour les maladies des artères.
De plus, là encore on constate une différence hommes/femmes. La mortalité toutes pathologies confondues, est supérieure pour la gent masculine avec 4 % contre 3 % à 30 jours et 14 % contre 11 % à un an.
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