Si le nombre de chocs toxiques a augmenté, les résultats d’une étude menée par le Centre National de Référence des Staphylocoques des Hospices Civils de Lyon révèlent que les tampons périodiques ne les favoriseraient pas.
En effet, 700 tampons usagés ont été analysés par les chercheurs grâce à une collecte lancée en octobre. L’enquête menée parallèlement à la campagne de collecte a permis de sélectionner les marques de tampons les plus utilisées, ainsi que ceux ayant des compositions différentes. Les scientifiques ont ensuite essayé de reproduire les conditions de culture se rapprochant de celles in vivo.
Apparemment, contrairement aux tampons Rely® qui ont été retirés du marché dans les années 80, aucun de ces dispositifs vaginaux ne stimule la production de la toxine TSSTT-1 qui déclenche le choc toxique. De même, l’équipe n’a pas observé de relargage de composé par les tampons qui pourrait avoir un impact sur la prolifération des staphylocoques.
En revanche, les coupes menstruelles (protection hygiénique en silicone et en forme de coupe pour recueillir le flux sanguin) qui permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante dans le vagin en raison de leur diamètre plus élevé, favoriserait en fait la croissance des bactéries et la production de la toxine. Ainsi, les règles d’utilisation de ces coupes devraient être similaires à celles en vigueur pour les tampons notamment ne pas les porter une nuit entière et la journée pendant plus de six heures.
Source: Hospices civils de Lyon
Les cas de choc toxique augmentent, mais les estimations demeurent difficiles
En France, les données de surveillance concernant les syndromes de choc toxique liés aux menstruations reposent sur les informations recueillies par le Centre national de référence des staphylocoques. Plus précisément, tous les cas recensés par le CNR sont le fait de déclarations spontanées des cliniciens ou des microbiologistes. Or, depuis le début de la surveillance, les spécialistes ont remarqué une hausse continue des déclarations spontanées entre les années 2000 et 2010. On enregistre à présent une vingtaine de cas chaque année en moyenne, depuis lors. Cet accroissement pourrait s’expliquer par la notoriété grandissante du centre ainsi que par un meilleur diagnostic de la pathologie. Le CNR et Santé Publique France collaborent actuellement à l’analyse des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) qui permettront d’évaluer de manière plus précise l’incidence de la pathologie en France.
Par ailleurs, les experts présument que les chocs toxiques pourraient résulter d’un défaut d’information des utilisatrices au vu de ces résultats rassurants et des recoupements des témoignages. C’est pourquoi, une grande enquête nationale va être menée afin de recueillir le maximum de données sur l’usage des tampons et sur les informations communiquées aux femmes sur le sujet.
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