« Depuis plusieurs jours et à la suite de différentes déclarations de personnalités scientifiques, de nombreuses imprécisions ont été relayées par les médias et sur les réseaux sociaux au sujet d’un possible effet protecteur de la nicotine sur le développement de la maladie », indique l'Alliance contre le tabac qui a effectué une mise au point sur les effets de la cigarette dans le cas d'une infection à coronavirus. Ce collectif souligne que « rien ne permet d’affirmer que les fumeurs soient plus protégés que le reste de la population contre le coronavirus. Ils risquent au contraire d’être plus touchés par une forme sévère de la maladie ».
Il rappelle que début mars, un article du New England Journal of Medicine, montre que le tabagisme induirait un risque accru de 133 %, par rapport à un non-fumeur, de développer une forme très sévère du Covid-19.
La prévalence du tabagisme doit être analysée en fonction de la population touchée
L'alliance contre tabac, présidé par le Pr Loïc Josseran, épidémiologiste, indique que les résultats d'une étude chinoise qui avait constaté un taux très bas de fumeurs chez les patients en réanimation (taux de 12,6 % de patients fumeurs, contre une prévalence tabagique de 27,7 % en Chine) sont à considérer avec prudence. Ce constat est très vraisemblablement lié à la consommation de tabac qui tend à baisser avec l'âge. « Ces chiffres très bas par rapport à la prévalence tabagique doivent être analysés en fonction de l’âge moyen des patients étudiés », précise ce collectif.
Ne pas utiliser de nicotine dans l'espoir d'être protégé
Enfin, l’Alliance contre le tabac insiste de ne pas utiliser la nicotine au prétexte d'un effet protecteur contre le Covid. Il déconseille aux non-fumeurs « d’utiliser des substituts nicotiniques en prévention et recommande aux utilisateurs de nicotine non fumée (vapoteurs exclusifs et personnes en sevrage) de ne pas s’attendre à être plus protégés que le reste de la population face à l’épidémie ».
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