Des chercheurs de l’Inserm ont découvert quelle protéine provenant du virus d’Epstein- Barr (EBV) serait responsable de l’apparition de cancers chez certains individus. En effet, cette protéine perturberait le processus de division cellulaire, ce qui augmenterait le risque de développer des tumeurs. D’après leurs travaux, publiés dans Nature Communication, la mise au point d’un vaccin permettrait de limiter ce surrisque de cancer.
Près de 95 % de la population mondiale serait infectée par le virus d’Epstein-Barr qui persisterait ensuite dans l’organisme. Or, si la plupart du temps, le pathogène se manifeste via une banale infection, il serait responsable chez certaines personnes de la survenue de cancers lymphatiques, de l’estomac ou du nasopharynx.
Une protéine virale cancérigène
Des scientifiques de l’unité franco-allemande « Microbiologie et maladies infectieuses » de l’Inserm ont réussi à expliquer ce phénomène : une protéine du virus, nommée BNRF1, induirait, par simple contact, des modifications qui provoqueraient des anomalies lors de la division des cellules. Plus précisément, cette protéine fait que le nombre de centrosomes (qui permettent la distribution harmonieuse des chromosomes lors de la division cellulaire) est anormalement élevé. En désorganisant ainsi le processus, cela entraîne une instabilité chromosomique propice au développement de tumeurs. Les spécialistes ont pu prouver l’implication de BNRF1 en supprimant le gène codant de cette molécule par génie génétique puis en infectant des souris avec le virus modifié. En effet, ils ont observé la disparition de cette instabilité chromosomique provoquant le surrisque de cancer.
Chez l’Homme, le virus est souvent silencieux mais il peut parfois se multiplier et infecter les cellules voisines qui au contact de la fameuse protéine sous soumises à un risque accru de dégénérescence tumorales. « Le virus d’Epstein-Barr pourrait donc causer plus de cas de cancers que l’on ne soupçonnait. Nous suggérons la mise au point d'un vaccin pour réduire la fréquence de contacts avec le virus d’Epstein-Barr et le risque de cancer associé » affirme Henri Jacques Delécluse, le directeur de cette unité de l’Inserm.
Plusieurs « prototypes » de vaccins existent déjà, certains sont basés sur des pseudo-particules virales découvertes en 2005 par cette même équipe. Ces particules présentent une structure similaire à celle du virus classique mais s’avèrent non infectieuses car elles sont dépourvues d’ADN. Face à la découverte de BNFR1, les scientifiques comptent maintenant inactiver la protéine dans ces particules inoffensives afin de mener des tests.
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