Encourager des personnes avec des problèmes de mémoire à consulter leur médecin généraliste pour avoir un premier avis ne permettrait pas un diagnostic plus précoce des démences. C’est ce que suggère une étude menée par une équipe de chercheurs de l’University College de Londres et publiée dans PLOS Medicine.
En effet, les scientifiques ont dirigé un essai clinique randomisé dans 22 cabinets de praticiens généralistes dans le sud-est de l’Angleterre. Les patients incluent avaient tous plus de 70 ans, n’étaient pas dépendants et n’avaient pas été diagnostiqués pour une démence.
Dans 11 cabinets, ils se sont vus adressés personnellement une lettre et des prospectus d’informations sur les démences et leurs diagnostics alors que dans les 11 autres cabinets médicaux les participants ont servi de groupe contrôle et ont reçu les soins habituels. Les chercheurs ont bien constaté une hausse significative des consultations pour des problèmes de mémoires chez le groupe test par rapport au témoin, mais les patients n'ont pas été davantage envoyés chez un spécialiste pour effectuer des tests par leur généraliste. Ainsi, cette intervention basée sur l’envoi de documentation n’a pas permis d’augmenter les diagnostics précoces de démences.
Les auteurs pensent qu’il est peut-être nécessaire d’informer non seulement les patients mais également les médecins : « les interventions susceptibles de réussir à diminuer la gravité cognitive au moment du diagnostic devront cibler le public et les praticiens et surtout se concentrer sur les avantages d'un diagnostic plus précoce. »
En parallèle, une thèse sur le sujet a été effectuée en France en 2014 à l'université de Toulouse III. Celle-ci cite notamment le baromètre santé des médecins généralistes de 2009, où 41 % des médecins déclarent connaître les recommandations de l’HAS pour le diagnostic et la prise en charge des démences. Néanmoins, lors des travaux, il apparaît que seuls 10 % des médecins face à une plainte mnésique envoient le patient chez un spécialiste. Les principales difficultés exprimées dans cette situation sont principalement le manque de temps (68.5 %) et l’inefficacité des traitements (40.9 %).
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