Pour les généralistes, le geste du prélèvement reste-t-il identique ?
Dr Christine Bergeron : Oui, il reste le même. Mais pour une femme après l’âge de 30 ans, l'analyse en laboratoire est en revanche différente. Dans un premier temps, on recherche l'ADN du virus, et s'il s'avère présent une analyse cytologique est pratiquée. Pour ce faire, un prélèvement en phase liquide est indispensable. Le prélèvement sur lame doit être abandonné.
Pourquoi la SFCPCV insiste-t-elle sur la nécessité d'une bonne information des médecins comme des femmes ?
Dr C.B. : La SFCPCV insiste en effet sur cette information et rappelle l'importance de respecter l’algorithme des différentes étapes à effectuer selon les résultats du dépistage. Car le risque serait alors la multiplication des traitements inutiles, induisant des sténoses du col et des complications pendant la grossesse, une anxiété des femmes jeunes ayant des infections transitoires qui régressent spontanément dans 80 % des cas. Depuis longtemps, la SFCPCV lutte contre les surtraitements qui peuvent être graves de conséquences chez des femmes en âge d'avoir des enfants. Si l'utilisation du test HPV pour le dépistage est plus performante, il faut dans le même temps éviter de s'engager vers des mauvaises indications thérapeutiques.
Quand cette recommandation de la HAS va-t-elle devenir effective ?
Dr C.B. : Certains points pratiques doivent être réglés. Les tests HPV vont sans doute être analysés dans des structures à un niveau régional en suivant la même échelle que celle utilisée par les centres régionaux de gestion du dépistage. Il faut également une intervention de l'Assurance maladie pour que l'indication du test HPV en dépistage primaire soit coté. Et établir la gratuité de ce test dans le cadre du dépistage. Au final, il faudra attendre au moins un an avant que tout se mette en place.
* Anatomo-cytopathologiste et vice-présidente de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV).
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