Dans un communiqué, le conseil scientifique du Collège des généralistes enseignants (CNGE) vient de dresser ses points d’accord et de désaccord avec les dernières recommandations de la HAS sur la prise en charge des dyslipidémies.
Le CNGE se félicite de la place prépondérante qu’occupe l’évaluation du risque cardiovasculaire global (RCV) pour la décision de prescription d’une statine, ainsi que celle accordée aux mesures hygiéno-diététiques dans la prise en charge.
Pour autant, le CNGE s’inscrit en faux contre les seuils et les cibles de LDL-C fixés par la recommandation. Cette approche n’aurait « jamais été testée ni validée dans un essai clinique randomisé ». Cette focalisation sur les valeurs de LDL conduirait à des dosages inutiles de cholestérolémie et à proposer – faute d’avoir atteint la valeur cible - l’ézétimibe en prévention primaire, « alors que les preuves de son efficacité n’existent qu’en prévention secondaire chez des patients à haut risque et traités par simvastatine 40 mg ». Pour ces généralistes enseignants, seules les statines à dose fixe et modérée ont montré une réduction des évènements cardiovasculaires en prévention primaire.
Le taitement de l’hypertriglycéridémie > 2 g/L avec un HDL cholestérol < 0,40 g/L figure aussi au registre des désaccords. Dans ce cas de figure, l’intérêt de l’ajout de fibrates aux statines n’a jamais été démontré en termes de morbimortalité dans un essai randomisé.
De plus, le « conseil scientifique du CNGE demande aux autorités les moyens pour mettre en œuvre la validation d’une équation française de calcul de RCV adaptée aux patients de plus de 65 ans, et calculant le risque en morbimortalité, ce que ne permet pas l’équation SCORE ».
Et de poursuivre que, dans ce contexte, « le conseil scientifique du CNGE déplore de ne pas avoir été consulté alors que ces patients dyslipidémiques sont principalement diagnostiqués, suivis et traités en médecine générale, où ses spécialistes sont les premiers et principaux prescripteurs d’hypocholestérolémiants, en particulier en prévention primaire ». Une demande pour le moins étonnante puisque figurent dans le comité de rédaction de la recommandation de la HAS, deux anciennes figures éminentes de l’enseignement de la médecine générale, le Pr Bernard Gay (président d’honneur du CNGE) et le Pr Philippe Cornet de l’UPMC de Paris 6.
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