La France s'apprête à accueillir son premier patient atteint d'Ebola, une volontaire française de Médecins sans Frontières (MSF), contaminée par le virus au Liberia. Cette femme, dont la fonction n'a pas été précisée, faisait partie du personnel médical de l'ONG présent au Liberia et se trouvait sur place depuis "plusieurs semaines", a indiqué à la presse Bertrand Draguez, directeur médical de l'ONG. Dans un communiqué conjoint, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius (photo) et Marisol Touraine ont assuré mercredi soir que la malade serait rapatriée "dans des conditions de sécurité maximale, dans un avion médicalisé dédié", sans préciser ni à quelle date aura lieu le transfert ni où la malade sera hospitalisée. Pour sa part, le président de la République François Hollande a indiqué lors de sa conférence de presse jeudi : "elle sera hospitalisée dans les meilleurs conditions, ici à Paris.
La volontaire de MSF contaminée par Ebola, qui se trouve toujours au Liberia, sera hospitalisée dès son rapatriement en France à l'hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé (Val-de-Marne). "L'hôpital Bégin est équipé de deux chambres à pression négative", susceptibles d'accueillir des patients atteints du virus Ebola, a précisé le médecin-chef des armées, Chantal Roche. Le Service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bégin, où doit être admise la volontaire de MSF, est équipé d'un "circuit dédié" qui permet d'accueillir des patients sans qu'ils aient le moindre contact avec l'extérieur. Le Service de santé des armées (SSA) dispose d'un système de "veille épidémiologique" permanent et a notamment été amené ces dernières années à traiter des personnes atteintes de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ou du virus H1N1.
On ignore précisément le jour de l’arrivée en France de la malade. Mego Terzian, président de MSF France, avait laissé entendre mercredi sur France Inter que son rapatriement à Paris pourrait avoir lieu dès jeudi. Mais l'avion médicalisé qui doit la transporter appartient à une compagnie privée et doit décoller des États-Unis, d'où le temps perdu, a expliqué MSF, ajoutant avoir dû elle-même jusqu'à présent "coordonner l'évacuation".
L'âge et l'identité de la volontaire de MSF n'ont pas non plus été rendus publics. MSF s'est contenté d'indiquer quelle avait été placée en isolement mardi, "dès l'apparition des premiers symptômes" et que son état était "stable". Les tests de laboratoire réalisés le même jour ont confirmé une infection au virus. "MSF applique des protocoles de protection extrêmement stricts. Cependant, ce risque fait partie de ce type d'interventions et nos équipes ne sont pas complètement épargnées", a expliqué Brice de le Vingne, directeur des opérations de l'organisation dans un communiqué.
Dans leur communiqué conjoint, les deux ministères précisent que "le dispositif prévu par le gouvernement français pour les rapatriements sanitaires de patients atteints d'Ebola a été immédiatement déployé". "Les conditions de transport et d'hospitalisation vont strictement respecter toutes les recommandations internationales pour éviter toute contamination d'une tierce personne", ajoutent-ils.
Ce n'est pas la première fois qu'un patient atteint d'Ebola est rapatrié en Europe. Le premier d'entre eux, un missionnaire âgé de 75 ans, avait été rapatrié du Liberia début août à Madrid et traité en vain avec un sérum américain expérimental. Il était décédé quelques jours plus tard. Fin août, un ressortissant britannique vivant en Sierra Leone et testé positif au virus Ebola avait été rapatrié à bord d'un avion médicalisé, vers le Royaume-Uni.
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