L'épidémie d'Ebola partie de Guinée a fait à ce jour 4.033 morts, selon le dernier bilan publié vendredi à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon ce bilan, arrêté au 8 octobre, il y a eu au total 8.399 cas enregistrés dans 7 pays. Le premier cas de contagion hors d'Afrique en Espagne, et le décès mercredi d'un patient sur le sol des Etats-Unis, ont donné une dimension planétaire à l'angoisse.
Espagne : un comité de crise autour de Mariano Rajoy
Critiqué pour son manque de réaction depuis l'hospitalisation tardive d'une aide-soignante qui a contracté le virus à Madrid, première contamination hors d'Afrique, le gouvernement espagnol a créé un comité ministériel de crise. "Il y a beaucoup de gens qui viennent travailler, nettoyer, et ils doivent tous savoir qu'ils ont l'appui, le soutien et l'affection de l'immense majorité des Espagnols", a déclaré le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, lors de sa première visite à l'hôpital La Paz Carlos III où Teresa Montero lutte contre la mort.
Samedi, les nouvelles de l’aide-soignante étaient plutôt bonnes, suite, semble-t-il, à l’administration vendredi soir d’une dose du médicament expérimental Zmapp. Trois personnes supplémentaires ne présentant pas de symptômes de la fièvre hémorragique mais pouvant avoir été en contact avec l'aide-soignante ont été placées en observation à titre préventif vendredi, ont annoncé les autorités, ce qui porte à 17 le nombre de personnes admises dans cet hôpital madrilène doté d'un service spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales.
Numéros verts et contrôles aux aéroports
Dans ce contexte d’inquiétude forte, les alertes se multiplient à travers le monde. De la Grande-Bretagne au Nicaragua, les Etats annoncent les uns après les autres un renforcement des contrôles aux frontières pour les voyageurs provenant des pays les plus touchés par l'épidémie: Guinée, Liberia et Sierra Leone. L'aéroport J.F. Kennedy à New York devait renforcer dès samedi le contrôle des voyageurs en provenance des trois pays africains les plus touchés par l'épidémie, Guinée, Liberia et Sierra Leone. Le Canada a annoncé des mesures similaires et a demandé à ses ressortissants de quitter les pays les plus touchés. La France a annoncé l'entrée en service samedi d'un numéro de téléphone gratuit (comme en Espagne) pour informer le public.
Un exercice de simulation au Royaume-Uni
Londres a aussi décidé de renforcer le dépistage aux aéroports de Heathrow et Gatwick et aux terminaux de train Eurostar pour les personnes provenant de ces trois pays. Et parallèlement, un exercice de grande ampleur, impliquant des centaines de personnes, y compris des ministres, est prévu samedi au Royaume-Uni, pour tester la capacité du pays à faire face à l'apparition de cas d'Ebola sur son territoire. Des personnels d'hôpitaux portant des tenues de protection, des services d'ambulance participeront à l'exercice, prévu pour durer huit heures et au cours duquel des acteurs vont simuler les symptômes de la maladie, afin de tester la capacité de réponse des services d'urgence. Pendant ce temps, une réunion interministérielle de crise (Cobra) aura également lieu, sous la direction du ministre de la Santé Jeremy Hunt.
Incertitude sur la coupe d’Afrique de football
Le monde du sport est également affecté. Le gouvernement marocain a demandé vendredi le report de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2015), prévue du 17 janvier au 8 février dans le royaume, en raison de l'épidémie qui sévit dans l'ouest du continent africain.
L’Amérique Latine concernée aussi
L'inquiétude a gagné aussi l'Amérique latine. Le Brésil attendait samedi les résultats des analyses d'un Guinéen de 47 ans arrivé d'Afrique il y a trois semaines. Hospitalisé, il n'a plus de fièvre et ne présentait pas d'autres symptômes. Deux pays voisins, le Pérou et l'Uruguay ont annoncé une plus grande vigilance dans les ports et les aéroports. Le Mexique et le Nicaragua veulent aussi tenter de contrôler les migrants qui essaient par milliers de gagner les Etats-Unis.
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