Même si les choses se sont améliorées, de nombreux Français pâtissent encore de la fumée de cigarette de leur entourage, à domicile comme au travail. Telle est la conclusion d'une enquête publiée ce vendredi.
Basé sur les résultats du Baromètre Santé publique France, réalisé chaque année par téléphone auprès de plusieurs milliers de Français, ce travail a comparé l'exposition des Français au tabagisme passif entre 2014 et 2017/2018.
Résultat : sur cette période, l'exposition dans le cadre professionnel n'a pas reculé. Ainsi en 2017, 15,7 % des personnes âgées de 18 à 64 ans exerçant une activité professionnelle déclarent avoir été confrontées au tabagisme passif sur leur lieu de travail au cours des 30 derniers jours. Soit une proportion équivalente à celle observée en 2014.
Pourtant, depuis 2007 (et 2008 pour les hôtels et les restaurants), toutes les entreprises, lieux d'enseignements, gares, commerces et hôpitaux sont devenus officiellement des lieux non-fumeurs.
Pour cette exposition sur le lieu du travail, « les inégalités sociales sont marquées », souligne Santé publique France : les ouvriers sont quatre fois plus nombreux (27,4 %) que les cadres et professions intellectuelles supérieures (6,4 %) à être concernés.
Le tabagisme passif au domicile (régulier ou ponctuel) diminue, lui, significativement, passant de 27,5 % en 2014 à 17,6 % en 2018.
Plus du tiers (37,9 %) des fumeurs quotidiens déclarent toutefois fumer à domicile (contre plus de la moitié en 2014), et 14,4 % en présence d'un enfant de moins de quatre ans (contre près d'un tiers en 2014).
« Ces nouvelles données soulignent la nécessité de continuer nos efforts de dénormalisation du tabac afin de limiter le tabagisme passif, à domicile comme sur le lieu du travail », commente Viet Nguyen Thanh, responsable de l'unité addictions à Santé publique France.
Chez les enfants, l'exposition à la fumée de tabac double le risque de mort subite du nourrisson, augmente les risques d'infections respiratoires de 55 %, d'asthme de 32 % et d'otites aiguës de 38 %, rappelle Santé publique France.
Chez les adultes, on estime que le tabagisme passif est responsable de 1 100 décès chaque année en France (par infarctus, AVC, cancer du poumon ou maladies respiratoires chroniques) et qu'il augmente d'environ 25 % le risque de maladies coronariennes et de cancer du poumon pour les non‑fumeurs, ajoute l'agence sanitaire.
(Avec AFP)
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