Même chez le sénior, les fausses croyances sur la vaccination antigrippale ont la vie dure et constitue un frein à l’adhésion vaccinale. Tel est le constat dressé par le BEH publié ce mardi, alors que la campagne de vaccination contre la grippe a débuté la semaine dernière.
Selon les données du Baromètre santé de 2016 présentées par S. Chyderiotis et al., moins de la moitié (45,9%) des 65-75 ans se serait fait vacciner lors de l’hiver 2015-2016. Ils sont pourtant nombreux dans cette tranche d’âge à considérer la grippe comme une pathologie grave (81,3%) et fréquente (92,1%). Mais dans le même temps plus du tiers doute de l'efficacité du vaccin et près de la moitié (46,9%) pense qu'il peut provoquer des effets secondaires graves.
« La perception de l'efficacité du vaccin est le facteur qui influence le plus fortement le geste vaccinal » analysent les auteurs. De fait, la probabilité de s'être fait vacciner est cinq fois plus importante chez les 65-75 ans déclarant que le vaccin est efficace que chez ceux qui doutent. A l’inverse « penser que le vaccin peut provoquer des effets secondaires graves est associé avec une probabilité plus faible d’être vacciné (PR=0,69) ».
La pratique de la vaccination varie aussi en fonction de l’âge puisque 55,3% des sujets âgées de 70 à 75 ans déclarent s’être fait vacciner contre seulement 39,6% des 65-69 ans (PR=1,30). Elle est aussi plus importante parmi les personnes ayant des revenus bas et chez celles résidant dans une agglomération de plus de 200 000 habitants, hors agglomération parisienne (PR=1,13)
Alors que globalement les séniors sont favorables à plus de 75% à la vaccination en générale, leur attitude vis à vis du vaccin anti-grippal est plus mitigée grevée par l’efficacité imparfaite de cette vaccination.
Or « même avec une efficacité modérée, et au vu de sa balance bénéfice/risque positive, la vaccination antigrippale permet d’éviter des cas de grippes graves et des excès de mortalité chez les personnes âgées », insistent les auteurs. « Les campagnes d’information et de communication sur la grippe doivent donc continuer à porter ce message et lutter contre les fausses croyances sur la dangerosité du vaccin ».
En 2015-2016, l’épidémie de grippe, s’est caractérisée par un impact particulièrement important chez les personnes âgées lié à la circulation quasi-exclusive de virus A(H3N2) dans un contexte d’efficacité vaccinale sub-optimale et de couverture vaccinale insuffisante » rappèlent C. Campèse et al. dans un autre article du BEH
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