La guérison de l'infirmière française atteinte du virus Ebola et soignée avec des traitements expérimentaux représente "indiscutablement un espoir" même s'il faut "rester prudent", a estimé dimanche le directeur général de l'Institut Pasteur. "Simplement", a ajouté le Pr Christian Bréchot, sur France Info, "il faut rester prudent parce qu'on parle d'un très petit nombre de cas (de guérisons, ndlr) et parce qu'il y a une association de traitements" pour soigner l'infirmière, dont la guérison a été annoncée samedi par le ministère de la Santé.
D'après la ministre de la Santé, Marisol Touraine, "plusieurs traitements" ont été utilisés pour la jeune femme, mais il est "difficile de savoir si c'est l'un d'entre eux qui a fonctionné, ou leur combinaison", rapporte le Pr Bréchot, qui estime également "difficile" de dire si ces traitements expliquent à eux seuls les premiers cas de guérison observés en France, mais aussi en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Dans ce dernier pays, un expert sénégalais de l'OMS, atteint par le virus Ebola, a pu lui aussi quitter l'hôpital de Hambourg vendredi, après un mois de traitement. Pour autant, "il y a quand même maintenant plusieurs observations individuelles où le fait que les personnes aient reçu au moins certains de ces traitements" a "entraîné une amélioration", relève Chrisitian Bréchot. "La recherche avance très vite (...) Je pense qu'on peut vraiment espérer dans les mois qui viennent la production d'au moins certains de ces médicaments d'une façon plus importante", ajoute-t-il.
Mi-septembre, l'usage de trois médicaments expérimentaux - le ZMapp (USA), l'Avigan (Japon) et le TKM-100-802 (Canada) - a été autorisé en France "pour les personnes contaminées" par Ebola "dans les établissements de santé de référence et dans les hôpitaux d'instruction des armées", comme celui où a été traitée l'infimière. Le directeur général de l'Institut Pasteur rappelle toutefois que d'autres facteurs peuvent aussi expliquer la guérison, comme les conditions de prise en charge, "beaucoup plus efficaces en France qu'en Afrique", mais aussi les "différences individuelles dans la susceptibilité à une infection comme Ebola".
Selon le dernier bilan de l'OMS, la fièvre hémorragique virale a fait 3.439 morts sur 7.478 cas enregistrés en Afrique de l'Ouest.
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