40% des personnes âgées auraient une hypertension artérielle masquée, c’est-à-dire normale chez le médecin et élevée à domicile. Et ce, chez les seniors déjà sous traitement antihypertenseur (HTA non contrôlée masquée), ou naïfs de tout traitement. Tel est le résultat d’une étude dirigée par Christophe Tzourio (Directeur unité Inserm 708, université de Bordeaux) publiée dans le Journal of Hypertension. « À ce jour, la fréquence de l’HTA masquée est peu connue : les différentes études à ce sujet l’estiment entre 10 et 30 %, mais aucune ne s’était penchée spécifiquement sur une population âgée », indique le chercheur.
Dans le détail, l’étude menée par Christophe Tzourio s’est intéressée à la fréquence de l’HTA masquée chez 1 481 personnes âgées entre 73 et 97 ans (issues de l’étude 3C à Dijon). Pour ce faire, après une mesure de la pression artérielle au sein d’un centre d’examen, les participants ont, dans les 15 jours suivants, procédé chez eux à la prise de leur pression artérielle au moyen d’un appareil électronique. Le protocole comprenait 18 mesures pendant 3 jours.
La porte ouverte vers l’HTA permanente
De plus, afin d’évaluer le risque d’HTA permanente (validé par une PA élevée lors de la mesure au centre d’examen et à domicile), les mêmes mesures ont été répétées un an plus tard. Bilan : le risque de développer une HTA est multiplié par 7 chez les patients si l’on ne tient pas compte du fait qu’ils reçoivent ou non un traitement antihypertenseur. Chez les personnes initialement non traitées par antihypertenseur, ce risque d’HTA permanente est multiplié par 17. « Ce qui veut dire que dans un laps de temps assez court – 1 an dans notre étude – l’HTA masquée se transforme souvent en HTA permanente », constate Christophe Tzourio.
Cette étude souligne donc l’importance de l’automesure de la pression artérielle à domicile chez les personnes âgées afin de diagnostiquer une HTA masquée et mettre en place les mesures pour l’abaisser. « Chez le senior, tout est majoré : l’effet blouse blanche, l’HTA masquée, ou encore la variabilité de la PA : le généraliste a donc beaucoup de chances de se tromper sur l’état tensionnel de son patient » indique Christophe Tzourio. L’étude conforte aussi la position de la Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA), dont les dernières recommandations publiées en janvier 2013, indiquent clairement qu’il faut favoriser l’automesure tensionnelle dans le suivi de l’hypertendu, et non pas seulement lors du diagnostic.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation