Face à la résistance aux antibiotiques, l’OMS a publié le 30 août de nouvelles directives pour le traitement de 3 infections sexuellement transmissible (IST) courantes pour lutter contre la propagation de souches résistantes aux antibiotiques.
Chaque année dans le monde, environ 131 millions de personnes contractent la chlamydiose, 78 millions la gonorrhée et 5,6 millions la syphilis. La résistance des bactéries responsables de ces maladies a rapidement augmenté, réduisant ainsi les possibilités de les traiter efficacement. En effet, certaines molécules sont désormais inopérantes suite à une mauvaise ou à une surutilisation.
Les IST difficiles à traiter
Des trois maladies, la gonorrhée est la plus difficile à traiter. Certaines souches de gonocoques sont polypharmacorésistantes et ne réagissent à plus aucun antibiotique existant. Les plus anciennes substances connues ont perdu toute efficacité contre cette infection. Face à ces évidences, les autorités sanitaires devraient déterminer la prévalence de la résistance aux antibiotiques des souches présentes dans les populations. L’OMS recommande dans tous les cas d’éviter les quinolones car la bactérie serait particulièrement résistante à cette classe d’antibiotique.
Dans le cas de la syphilis, les directives sont claires et précises : une dose unique de benzathine-penicilline qui doit être injecté dans la fesse ou un muscle de la cuisse par une médecin ou une infirmière. Pourtant, le communiqué souligne qu’en mai 2016 la Soixante-neuvième Assemblée mondiale de la Santé a reconnu que les quantités de ce médicament sont insuffisantes depuis plusieurs années. Des ruptures de stock ont été régulièrement signalées à l’institution.
Enfin, en ce qui concerne la chlamydiose, l’OMS encourage le pays à utiliser les « directives actualisées, comme il est recommandé dans la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre les infections sexuellement transmissibles (2016-2021) approuvée par les gouvernements à l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2016. »
Ces nouvelles recommandations thérapeutiques insistent sur le bon choix d'antibiotique à la dose convenable et au bon moment. Et« les services de santé nationaux doivent suivre les évolutions de l’antibiorésistance de ces maladies dans chaque pays », assure Ian Askew, Directeur du Département Santé reproductive et recherche à l’OMS.
Le phénomène de résistance aux antimicrobiens devient un problème d’envergure. Le 21 septembre, une réunion de haut niveau des Nations Unis est organisée à New York pour mettre au point un programme d’action international sur le sujet.
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