Le contrôle de l'asthme se définit par la disparition de toute symptomatologie diurne ou nocturne sous traitement de fond par corticostéroïdes inhalés (CSI) associés ou non à des bronchodilatateurs à longue durée d'action (BDLA) ; la fonction respiratoire doit, bien sûr, être normale et l'enfant doit pouvoir exercer des activités physiques y compris en endurance, sans nécessiter le recours aux BDCA sauf en prévention de l'asthme d'effort.
Lorsque l'asthme est resté contrôlé pendant au moins 6 mois à un an, on peut alors discuter de la diminution voir de l'arrêt du traitement. « Cela n'est possible qu'en dehors des périodes automnales ou hivernales et de celles où l'enfant est exposé aux allergènes. Il faut attendre aussi la fin de la poussée pubertaire», explique le Pr Labbé (CHU de Clermont-Ferrand, pôle Pédiatrie). On recommande de supprimer d'abord les BDLA en remplaçant les éventuelles associations thérapeutiques fixes par des CSI inhalés seuls puis de diminuer ces derniers, la décroissance thérapeutique étant d'autant plus lente que l'asthme est plus sévère.
Asthme du nourrisson ou asthme allergique ?
On distingue deux catégories d'asthme sur le plan évolutif. L'asthme du nourrisson, d'apparition très précoce dans la première année de vie, est très souvent viro-induit et guérit la plupart du temps vers 6 à 8 ans si les conditions environnementales sont favorables (absence de tabagisme passif, de
pollution, bonnes conditions socio-économiques, etc.).
Les asthmes survenant ou persistant plus tardivement, comportant généralement une participation allergique, tendent à persister, même après la désensibilisation. Si celle-ci améliore notablement l'évolution, on ne désensibilise qu'aux acariens et aux pollens et les enfants gardent une propension à se sensibiliser à d'autres allergènes. Certains enfants restent certes asymptomatiques après l’arrêt des CSI sans recourir non plus aux BDCA, mais on ne peut parler de guérison que si on les revoit plusieurs fois à distance de l'arrêt du traitement et qu'on s'assure au long cours de la normalité de la fonction respiratoire. On ne peut pas préjuger de la durée de la guérison, l'asthme étant toujours susceptible de réapparaître ultérieurement, souvent à l'occasion de l'exposition au tabagisme ou aux allergènes professionnels dans des métiers comme la coiffure, la peinture, la menuiserie…
« En pratique, les parents ou les enfants arrivés à l'adolescence ont tendance à arrêter d'eux-mêmes le traitement si la maladie leur semble contrôlée ; même si elle ne s'exprime pas ou peu, ils gardent souvent de petites altérations de la fonction respiratoire avec une gêne lors des activités d'endurance qu'ils gèrent grâce à l'échauffement ou les BDCA », précise le pédiatre. L'atteinte inflammatoire perdure en fait dans la plupart des cas et la grande majorité des allergiques nécessitent un traitement minimal mais continu ; de petites doses de CSI semblent être plus bénéfiques que l'arrêt total.
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