Dans un communiqué publié ce jour, la Haute autorité de santé (HAS) informe avoir revu - à la demande de la Direction générale de santé, la stratégie de dépistage de la chlamydiose. Désormais, la Haute autorité recommande ce dépistage systématique chez les femmes de 15 à 25 ans, y compris les femmes enceintes, et de façon ciblée à certaines populations.
Cette nouvelle recommandation est motivée par trois principaux arguments : une forte prévalence surtout chez les jeunes femmes ; une asymptomatologie fréquente ; et des complications parfois majeures.
Forte prévalence chez les jeunes femmes
Cette infection sexuellement transmissible (IST) est une des plus répandues. En juillet dernier, Santé publique France alertait sur l'importante augmentation des infections à gonocoque et chlamydia (trois fois plus entre 2012 et 2016). Elle indiquait en particulier qu'en 2016, avait été constatée une prédominance d’infections à chlamydia chez les femmes (592/100 000 versus 380/100 000 chez les hommes) : les jeunes femmes de 15-24 ans étant les plus touchées (2 271/100 000), notamment en Ile-de-France et dans les départements d’Outre-mer.
Le deuxième argument important est que dans 60 à 70 % des cas, la femme ne se plaint d'aucun symptôme et ignore donc être infectée.
Des complications parfois majeures
Enfin, des complications peuvent être engendrées par cette IST : atteintes inflammatoires pelviennes, salpingites, grossesse extra-utérine, stérilité tubaire. Un traitement précoce limite le risque de complications à long terme, et la propagation de la maladie, argumente l'agence de santé.
Ce dépistage en pratique
Au final, la HAS recommande qu'« au moins un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis soit systématiquement réalisé chez les femmes sexuellement actives de 15 à 25 ans inclus, y compris les femmes enceintes ».
Si le test est négatif et en cas de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, le dépistage doit être répété chaque année. « Si le test est positif, un traitement est défini et le dépistage est répété à 3-6 mois », précise la HAS.
Par ailleurs, un dépistage opportuniste ciblé est indiqué pour :
• les hommes sexuellement actifs, avec des facteurs de risque (multipartenariat, changement de partenaire récent, porteur ou partenaire porteur d'une autre IST, antécédents d'IST...) quel que soit l’âge ;
• les femmes sexuellement actives de plus de 25 ans, avec des facteurs de risque ;
• les femmes enceintes consultant pour une IVG, sans limite d’âge.
Favoriser l'auto-prélèvement
La HAS préconise que les médecins généralistes soient davantage impliqués dans ce dépistage et que soit aussi promu l'auto-prélèvement surtout pour les populations à risque. Le caractère intime des prélèvements peut en effet dissuader certains de recourir au dépistage, souligne la HAS. L'agence précise que, pour l'heure, les tests de diagnostics rapides ne peuvent être recommandés pour détecter les infections à chlamydia (pas assez performants).
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