La HAS s'engage pour faciliter l'accès aux médicaments innovants

Publié le 01/02/2020
HAS

HAS
Crédit photo : GARO/PHANIE

Pour permettre aux patients d’accéder rapidement aux médicaments innovants, la Haute Autorité de Santé (HAS) a présenté le 27 janvier, un plan d’action décliné en 6 mesures.

En premier lieu, l’agence propose de rendre des avis conditionnels sur ces produits pour permettre une prise en charge temporaire conditionnelle dans l’attente de nouvelles données issues de réévaluations rapides (inférieures à 3 ans). En miroir, elle prévoit de suivre les médicaments en vie réelle pour s’assurer que les promesses initiales de ces médicaments sont bien tenues. « Au terme de ce délai, soit l’évaluation initiale est confirmée si les incertitudes initiales sont levées, soit elle est dégradée avec un niveau de SMR ou d’ASMR pouvant aller jusqu’à insuffisant, et, éventuellement, un non-remboursement », précise le Pr Christian Thuillez, président de la Commission de la transparence de la HAS.

Renforcer l’agilité pour mieux accompagner l’innovation est également un objectif phare de l’instance. « Cela implique à la fois de nous concentrer sur les évaluations pour lesquelles il y a une forte valeur ajoutée et de développer les rencontres précoces avec les industriels pour s’assurer qu’ils nous fournissent, dès les essais cliniques, les données dont nous avons besoin », fait remarquer le Pr Dominique le Guludec, présidente de la HAS. « Il nous faut également promouvoir les procédures d’évaluation accélérées, dites de « fast-tracking », et améliorer l’efficience de la HAS, notamment en accentuant la priorisation des dossiers», ajoute-t-elle.

Impliquer les patients dans l'évaluation

La Haute autorité souhaite aussi impliquer de façon systématique les patients et les usagers dans les évaluations : « Nous sommes convaincus de l’utilité de leur regard sur ces innovations et notamment de l’importance des données de qualité de vie qu’ils peuvent nous fournir pour l’évaluation du progrès thérapeutique», souligne la présidente de la HAS. De même, le Pr Le Guludec entend renforcer la transparence de la Haute autorité, à la fois sur les délais d’évaluation et sur les études post-inscription.

Enfin, l'agence se fixe comme objectif de renforcer la coopération européenne pour mutualiser les savoirs. « Nous nous sommes notamment fortement investis dans le projet EUnetHTA, qui préfigure l’organisation d’une future collaboration européenne en matière d’évaluation des technologies de santé », fait remarquer le Pr Le Guludec. Tout cela pour, in fine, « continuer à faire notre métier, à savoir évaluer avec rigueur, expertise et indépendance ces médicaments et définir ceux qui vont réellement améliorer le SMR pour les patients », souligne-t-elle.

Fanny Bastien

Source : lequotidiendumedecin.fr