La défiance générale envers les vaccins – la France était, parmi 67 pays, celui où elle est la plus élevée* – « a progressivement mis en défaut un certain nombre de couvertures vaccinales (rougeole-oreillons-rubéole, méningocoque C, hépatite B et HPV chez les adolescents, etc.), et a provoqué une érosion des autres », rappelait le Dr Robert Cohen (CHI de Créteil), lors d’un Symposium Pfizer au cours du congrès des sociétés de pédiatrie (SFP, Lyon, 24- 26 mai 2018). Par exemple, la couverture à deux doses du vaccin ROR de 78,8 % (2015) ne permet ni d’éradiquer la maladie ni d’empêcher la survenue d’une épidémie de rougeole. Alors qu’il y a 10 ans, l’immense majorité des experts se dressait contre l’obligation vaccinale, un cap a donc été franchi le 1er janvier 2018 avec l’obligation vaccinale élargie à huit vaccins supplémentaires chez les moins de deux ans. Les conséquences sont de deux ordres : sur la progression des couvertures vaccinales et sur la facilité pour les médecins à vacciner. « Sur le premier point, poursuit le pédiatre, nous avons l’exemple de l’Italie, qui a précédé la France d’un an dans l’instauration de cette mesure. La décision porte ses fruits : chez eux, les couvertures contre la rougeole et le DTP ont nettement progressé. »
Restauration de la confiance
La seconde conséquence est une tendance à la restauration de la confiance, comme l’a vérifié une enquête de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Infovac, marsavril 2018). 70 % des pédiatres et des médecins généralistes sondés considèrent désormais les autorités de tutelle « présentes dans le débat ». Par ailleurs, selon 40 % des médecins interrogés, l’hésitation des parents envers la vaccination de leur enfant a diminué. Elle est restée inchangée pour 40 %. Pour la moitié des soignants, l’extension de l’obligation vaccinale a simplifié les relations avec les parents. Et pour 10 %, elle les a compliquées. Enfin, une grande partie des médecins interrogés estime que cette loi a facilité la vaccination (59 % pour les pédiatres, 39 % pour les généralistes). Les parents hésitants sont plus faciles à convaincre pour 53 % des pédiatres et 43 % des généralistes.
* EBioMedicine. 2016 Oct; 12: 295–301.
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