Après avoir montré son efficacité face aux cancers ou aux maladies auto-immunes, l’immunothérapie pourrait également s’avérer d’un grand intérêt pour lutter contre les maladies neurodégénératives. L’interleukine 2 (IL-2) est une cytokine apparemment capable de contrôler les processus inflammatoires dans le système nerveux central associés aux pathologies comme la maladie d’Alzheimer. Cette molécule aiderait, par ce biais, à rétablir les fonctions cognitives chez le modèle murin selon les recherches d’une équipe de l’Inserm. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Brain.
« Ce travail fait la preuve de l’intérêt des immunothérapies pour le traitement de la maladie d'Alzheimer, et notamment de l’intérêt de l’interleukine-2 », estiment les auteurs. En effet, la molécule est actuellement en train d’être évalué dans le traitement de plusieurs maladies auto-immunes car elle serait capable de stimuler les lymphocytes T régulateurs ou Tregs dont le rôle est de contrôler l’inflammation. En parallèle, des travaux récents ont démontré que les souris déficientes en IL-2 ont des capacités de mémorisation et d’apprentissage moindres similaires à celles constatées dans la maladie d’Alzheimer.
Une citokine pour booster les fonstions synaptiques
Dans cette étude, les scientifiques ont avant tout remarqué une baisse importante des taux de cette cytokine dans les biopsies cérébrales de patients morts des suites de la maladie d’Alzheimer. Cette observation les a poussés à estimer le potentiel thérapeutique de l’IL-2 chez des souris atteintes de la pathologie. Les rongeurs ont été traités alors qu’ils présentaient déjà des atteintes cérébrales. Ce traitement chronique a permis d’activer les Tregs dans le cerveau et à provoquer une réduction des plaques amyloïdes. Par ailleurs, les spécialistes ont pu prouver que parallèlement à ce phénomène, un remodelage des tissus se produit, améliorant la structure et la fonction synaptique. De même, ces effets bénéfiques s’accompagnent également de l’activation des astrocytes; or ces cellules auraient un rôle protecteur dans la maladie d’Alzheimer.
Ainsi, alors que les souris non traitées échouaient aux tests de mémoire, les souris traitées avaient des résultats similaires aux souris non atteintes par la pathologie. Face à ce constat, les chercheurs sont enthousiastes : « Ce traitement s’attaque aux conséquences de la maladie, la perte des synapses et les symptômes cognitifs qui l’accompagnent. Son potentiel thérapeutique devra maintenant être évalué chez l’homme ».
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