La commission du professeur Fournier sur « la syphilis des honnêtes femmes » a eu, même en dehors de l’enceinte académique, un très grand retentissement. A remarquer, en passant, qu’on jette bas le masque et qu’on ne croit pas devoir recourir au terme d’avarie, qui ne dissimulait qu’imparfaitement, du reste, ce qu’il avait la prétention de cacher à des yeux avertis.
Disons, à ce propos, que c’est une erreur commune de croire que la syphilis ne peut se contracter que par les organes génitaux. Ils sont pourtant innombrables les cas de contagion par une autre voie.
On a vu, écrivait déjà le Dr Yvaren il y a bien des années, la syphilis être inoculée par des ventouses qu’on avait scarifiées à l’aide d’un instrument souillé du virus (Van Swieten, d’après Schenck) ; par une lancette (Daguerre) ; par des ustensiles ; une pipe ; un verre (Botal) ; une cuiller ; des draps de lit (Fabrice de Hilden) ; par la lunette des lieux d’aisance (Faloppe) ; par des vêtements empruntés, surtout ceux qui se donnent en location à l’époque des travestissements du carnaval (Fabrice de Hilden, Ricord).
Et notre confrère ajoute sagement : « On doit admettre, d’une manière générale, comme possibles à la rigueur, ces divers modes de propagation ; mais quand il s’agit de l’application, quand on procède à l’examen des faits particuliers, on ne saurait se tenir dans une trop grande réserve. À plus forte raison, devra-t-on rejeter comme impossible la transmission par les sueurs, admise par quelques auteurs, sans qu’ils aient cité aucun fait positif ; ou par l’haleine des malades seule. Henry VIII a bien pu faire trancher la tête à son ministre Volsey qu’il accusa d’avoir voulu lui faire communiquer, en lui parlant à l’oreille, la maladie syphilitique dont lui, Volsey, était infecté ; mais un assassinat n’est pas une preuve… » Rien ne saurait être dit de plus juste.
(Chronique médicale, 1906)
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