L'ambroisie ne cesse de progresser en France et fait pleurer les allergiques, notamment en Rhône-Alpes où 13 % de la population est victime de rhinite, d'urticaire, de conjonctivite ou d'asthme pour des coûts de santé estimés entre 14 et 20 millions d'euros. Mais la plante, arrivée d'Amérique du Nord dans une cargaison de semences de trèfle violet, dans les années 1860, est largement présente sur le territoire national, de la vallée du Rhône au Poitou-Charentes, en passant par la Bourgogne.
"Éradiquer l'ambroisie, c'est trop compliqué maintenant, reconnaît Alain Moyne-Bressand, député de l'Isère, qui préside le comité parlementaire de suivi du risque ambroisie. Mais il faut maîtriser son évolution et éviter que certaines régions encore indemnes soient contaminées", plaide-t-il.
La lutte contre l'ambroisie et les plantes similaires a ainsi été inscrite dans la loi sur la modernisation du système de santé du 27 janvier 2016. Fauchage en bord de route, désherbage thermique, mécanique ou chimique, plantes d'interculture pour l'étouffer sont des solutions, "mais elles ont leur limite", regrette Bruno Chauvel, responsable scientifique de l'observatoire des ambroisies et chercheur à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). La plante, qui peut atteindre 1,80 mètre, est, en effet, extrêmement résistante, s'adapte à presque tous les sols, ne craint pas la sécheresse et produit des graines qui peuvent rester viables plus de 10 ans dans le sol. Et une fois bien implantée, il devient quasiment impossible d'éradiquer l'ambroisie.
Le recours à des moutons qui broutent l'ambroisie sur des parcelles envahies fait partie néanmoins des solutions avancées pour limiter sa propagation. Mais le principal espoir repose sur un coléoptère, Ophraella communa, qui se nourrit des plantes de la famille de l'ambroisie. Présent en Italie, à seulement 15 km de la frontière française, l'insecte devrait coloniser les deux tiers de l'Hexagone dans les cinq ans, selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). L'insecte aura du boulot car, selon les conclusions d'une étude parue dans Nature Climate Change en mai 2015, un quadruplement de la concentration en pollens de l'ambroisie est prévu en Europe d'ici à 2050…
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