Le Liberia a annoncé qu'il ne comptait plus que cinq cas confirmés d'Ebola, un pas majeur vers la fin de l'épidémie dans le pays. Alors que plus de 3.500 personnes ont succombé à cette fièvre hémorragique au Liberia, le gouvernement a fait cette annonce fracassante samedi. "Nous avons cinq cas d'Ebola confirmés au Liberia à ce jour", a déclaré à l'AFP le vice-ministre de la Santé Tolbert Nyensuwah. Selon lui, trois des cas se trouvent dans la capitale Monrovia et les autres dans les comtés de Bomi et Grand Cape Mount (nord-ouest). "Cela signifie que nous allons arriver à zéro (cas) si tout se passe bien, si d'autres personnes ne tombent pas malades ailleurs", a ajouté le vice-ministre. Des chiffres confirmés samedi par l'OMS. "L'OMS soutient le gouvernement du Liberia dans ses efforts pour parvenir à zéro cas", a ajouté Lisa White, porte-parole de la Mission pour la réponse d'urgence à Ebola (Unmeer).
Tout cela confirme, les tendances observées ces derniers jours. Mais -à l'instar d'experts comme le Pr Jean-François Delfraissy- l’OMS ne veut pas crier victoire trop vite: "A présent il faut rester vigilant et s'assurer que cette tendance se confirme" estime Lisa White. Ces derniers jours, Bruce Aylward, chef des opérations anti-Ebola pour l'OMS appelait aussi à la vigilance : "Nous voyons le nombre de nouveaux cas baisser et, dans le même temps, les contributions aussi, ce n'est pas de cette manière que nous arriverons à zéro!", lançait-il. "Nous sommes dans une situation toujours très inquiétante, surtout maintenant (...) que nous nous dirigeons vers la saison des pluies très, très bientôt. Cela va nous frapper en avril, mai, et rendra la réponse beaucoup plus compliquée", a-t-il souligné.
Reste que le Libéria revient de loin. Au plus fort de l'épidémie, en août et septembre 2014, le pays enregistrait plus de 300 nouveaux cas par semaine et le personnel médical dépassé devait renvoyer les malades des hôpitaux submergés, souvent pour mourir dans la rue. Mais, grâce à une vaste mobilisation internationale, des centaines de travailleurs de santé et des militaires américains sont arrivés dans le pays pour former le personnel de santé et construire des centres de traitement.
Dans son dernier bilan, l'OMS a indiqué qu'au moins 8.688 personnes avaient péri de la maladie, sur 21.759 cas enregistrés, depuis le début de l'épidémie en Guinée il y a plus d'un an. Vingt nouveaux cas ont été signalés la semaine dernière en Guinée, contre 45 la semaine précédente. En Sierra Leone, 117 malades ont été enregistrés la semaine dernière, contre 184 la semaine d'avant. Vendredi, la Sierra Leone a annoncé la levée des mesures de quarantaine. Le même jour, les 300 premières doses d'un des deux vaccins expérimentaux contre Ebola sont arrivées au Liberia. Dans les prochaines semaines, des tests y impliqueront jusqu'à 30.000 personnes.
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