Dans le suivi des patients atteints de cancer, généralistes et oncologues semblent globalement d’accord sur la répartition des rôles. C’est ce qui ressort d’un sondage Viavoice pour l’Institut Curie qui a donné la parole aux médecins de famille et aux praticiens du célèbre institut. Ainsi, l’essentiel du rôle du généraliste sera de soutenir le patient pour les trois quarts des premiers, comme aux yeux de 81% des hospitaliers. C’est sur les autres aspects des attributions du médecin de ville que des différences de perception apparaissent. Les généralistes sont encore 65% à considérer comme central dans leur mission de fournir des explications concernant le traitement et la maladie, contre 41% seulement des spécialistes. Mêmes divergences concernant la prise en charge des effets secondaires : cela ressort du médecin traitant pour une majorité d’hospitaliers (54%), pendant que seul un petit tiers (32%) des généralistes est de cet avis.
On retiendra également de cette enquête que 41% généralistes réclament des cancérologues des échanges plus réguliers et plus rapides : c’est particulièrement vrai quand on exerce à la campagne (52%) et chez les jeunes (60%). Un tiers met en avant un approfondissement des informations sur les traitements choisis, leurs effets secondaires potentiels ou la compatibilité avec d’autres traitements. La rapidité d’accès aux informations sur la programmation des traitements, les comptes rendus détaillés ou le rapport de sortie complet étant placés en priorité par un tiers des médecins traitants. De leur côté, les spécialistes de Curie sont 50% à attendre d’abord du généraliste une coopération soutenue dans le choix des traitements en cas de complications et pour le traitement des comorbidités.
Au total, il ressort quand même de cette étude une certaine perplexité chez un nombre non négligeable de généralistes vis-à-vis la prise en charge post-hospitalisation des patients. Seuls 11% estiment disposer de suffisamment d’éléments pour un suivi optimal. La majorité (59%) est moins catégorique (« plutôt oui ») et 27% n’étant pas cet avis. Ce doute étant même encore plus élevé chez les généralistes les plus expérimentés (34% chez ceux qui ont 11 à 20 ans d’exercice). Dans ce contexte –faut-il s’en étonner ?- un quart de la profession réclame d’ailleurs un renforcement de la FMC pour être davantage au fait des traitements et nouveaux protocoles. Dans le détail, si 26% considèrent avoir des connaissances insuffisantes en cancérologie, c’est la prise en charge psychologique (citée par 36% ) qui leur paraît la principale difficulté pour informer leurs patients.
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