Les MICI en forte augmentation chez les ados, selon le BEH

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Publié le 25/04/2019
Coloscopie

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Le registre EPIMAD, qui permet de suivre les incidences des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), montre une augmentation des incidences de ces pathologies chez les adolescents entre 1988 (date de création de ce registre) et 2014.

En fait, c'est surtout depuis 2003 que l'on constate une forte élévation des MICI dans cette tranche d'âge. Ainsi, en dix ans, l'incidence de la maladie de Crohn (MC) a augmenté de + 126 % chez les adolescents passant de 4,2 à 9,5 pour 100 000 habitants ; et de 1,6 à 4,1 pour 100 000 habitants (+ 156 %) pour la rectocolite hémorragique (RCH), détaille un article du BEH. Comparativement, en population générale, l'incidence de la RCH est restée stable, et de la MC a augmenté de 50 % entre 1988 et 2014. « L'augmentation des cas pédiatriques de MICI, en particulier de la MC, est un phénomène mondial », soulignent les auteurs de l'article.

Disparité temporelle et territoriale

Ce registre qui couvre quatre départements – Nord, Pas-de-Calais, Somme et Seine-Maritime – correspond à un total de 6 millions d'habitants, soit près de 10 % de la population française. En plus des différences temporelles, les résultats de ce registre montrent une grande disparité territoriale de l'incidence des MICI, les auteurs du BEH ayant identifié « quatre clusters de sur-incidence et quatre clusters de sous-incidence ».

Analyser les facteurs de risque

Même si la physiopathologie des MICI est de plus en plus explorée, la ou les causes de ces maladies reste(nt) aujourd'hui inconnue(s), soulignent les auteurs. Si bien qu'aujourd'hui, on s'explique mal ce phénomène d'augmentation de ces affections chez les jeunes, même si des paramètres doivent être explorés, comme la baisse du taux d'appendicectomie, un taux important de prescriptions d'antibiotiques... Par ailleurs, les « sur-risques de développer une MC seraient associés négativement avec les risques d'infections entériques saisonnières », argumentent les auteurs.

Les données de ce registre vont permettre de lancer des « études d'épidémiologie analytique afin d'identifier de possibles facteurs de risque environnementaux associés aux MICI », conclut l'article. 


Source : lequotidiendumedecin.fr