Fin septembre, le gouvernement annonçait vouloir supprimer le Certificat d'absence de contre-indication (CACI) à la pratique sportive pour les mineurs dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2020). Censée alléger les médecins généralistes de cette tâche chronophage et lever d'éventuels freins à la pratique du sport, cette mesure ne fait pas l'unanimité au sein du corps médical, notamment chez les médecins du sport. « On raye d'un trait de plume des consultations qui permettent aussi de faire de la prévention alors que le gouvernement a clairement orienté sa politique de santé vers celle-ci », déplore le Dr Bruno Burel, vice-président du syndicat national des médecins du sport (SNMS-Santé).
Quid des pathologies liées à la croissance ?
Le gouvernement estime pour sa part que les vingt consultations obligatoires de suivi de l'enfant, mises en place dans le PLFSS 2019, « permettront désormais l'examen régulier par le médecin de l'aptitude des enfants à la pratique du sport ». Une déclaration du représentant légal de l'enfant, signalant que l'enfant a bien vu le médecin dans le cadre de ces examens remplacerait le CACI. Les consultations de suivi de l'enfant, prévues notamment à 8-9 ans, 11-13 ans et 15-16 ans, ne sont pas suffisantes selon le Dr Burel. « Il s'agira de faire le point sur l'état de santé de l'enfant, sur ses vaccins etc. mais pas sur sa pratique sportive et les problèmes qu'elle peut entraîner », précise-t-il. Selon lui, des pathologies comme les ostéochondroses de croissance, les douleurs articulaires ou les pathologies liées à la posture seraient ainsi moins bien surveillées et pourraient échapper à la vigilance du corps médical.
Élaborer un contenu précis des consultations de prévention
Le SNMS-Santé préconise ainsi la création d'un acte spécifique de prévention lié à la pratique sportive qui serait réalisé « tous les 2-3 ans ». Le Dr Burel plaide également pour l'élaboration d'un référentiel par les sociétés savantes pour ce type d'acte. « Aujourd'hui, on voit de tout dans les consultations de délivrance de certificat de sport. Or, selon la fréquence d'activité physique de l'enfant, il est indispensable d'assurer un suivi régulier et de prévention », estime le vice-président du SNMS-Santé, qui rappelle que pour les enfants pratiquant beaucoup de sport, parfois jusqu'à dix heures par semaine, les médecins du sport seraient les plus à même d'assurer ces consultations.
Article mis à jour à 23h59
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