« Le laboratoire producteur d’Euthyrox® a informé les autorités sanitaires de la fin de distribution de ce produit en France en septembre 2020 », informe la Direction générale de la santé. « Euthyrox® est disponible actuellement en France à titre temporaire, sa formulation n’étant pas conforme aux décisions des autorités sanitaires compétentes nationales et européennes ».
Ce médicament correspond à l'ancienne formule du Levothyrox®, avant changement des excipients. Depuis les problèmes soulevés par ces modifications, des boîtes d’Euthyrox® ont dû être importées de pays étrangers (Allemagne, Russie).
Actuellement plus de 110 000 patients sont traités par Euthyrox®, soit près de 4 % des 3 millions de patients traités par lévothyroxine. Les autorités sanitaires conseillent donc aux patients concernés de consulter leur médecin traitant dans l'objectif de « changer de traitement dans de bonnes conditions et éviter des situations potentielles de tension d’approvisionnement ».
Les autorités sanitaires recommandent également aux prescripteurs de ne plus initier de traitement par Euthyrox® : « en cas de renouvellement de prescription, le médecin doit informer son patient et anticiper avec lui l’évolution du traitement ». De nombreuses alternatives thérapeutiques à base de lévothyroxine sont désormais disponibles.
Anticiper, informer, accompagner
Des documents de recommandations et d'informations destinés aux médecins et pharmaciens, ainsi qu'aux patients seront distribués courant février pour accompagner ce changement de spécialité.
Ces décisions ont été actées lors du 7e comité de suivi dédié à la prise en charge des patients souffrant de troubles de la thyroïde, avec la présence de représentants d'associations de patients, de professionnels de santé, de la Direction générale de la Santé (DGS), de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et des autres institutions du domaine de la santé.
L'association AFMT demande un moratoire
De son côté, par un communiqué, l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) a manifesté son désaccord : « Il est encore temps de faire obstacle » à ce projet. « C’est pourquoi nous demandons à la ministre de la Santé de décider d’un moratoire sur sa mise en œuvre pour permettre de faire évaluer, par une instance impartiale, la justification, ou non, d’un tel retrait », poursuit-elle. L'AFMT demande que les laboratoires Merck s’engagent à éviter toute rupture d’approvisionnement et à constituer un « stock disponible » correspondant à 6 mois de consommation.
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