Le sofosbuvir et le simeprevir, disponibles en ATU depuis début 2014, sont les premières molécules à offrir en association plus de 90% de guérison aux personnes atteintes par le VHC. Or parmi les 400 000 personnes infectées en France, un-tiers serait non diagnostiqué et un autre tiers n’est pas traité.
« Une vague de décès va survenir dans les prochaines années correspondant aux patients non diagnostiqués et non traités », a regretté le Pr Philippe Sogni (Cochin) lors la Rencontre Régionale Hepicure dédiée à la prise en charge des patients atteints d’hépatite C (*).
Le premier enjeu reste donc le dépistage, notamment via l’action des généralistes : « On est arrivé au bout de la logique du dépistage ciblé des groupes à risque, a souligné le Pr Patrick Marcellin (Beaujon). Ceux-là sont déjà diagnostiqués et pris en charge. Or ceux qui ignorent leur maladie n’appartiennent à aucun des groupes dits à risque ». Il s’agit des patients ayant bénéficié d’une transfusion sanguine ou d’une transplantation d’organe avant 1992. Mais aussi ceux qui ont des tatouages, piercings, des séances d’acupuncture, des percements d’oreilles, des soins dentaires, ou une consommation même unique de drogue (injection, sniff, pipe à crack) dans de mauvaises conditions d’asepsie. Autant de situations qui sont des sources potentielles de contamination qui rendent large le spectre d’éligibilité au test de dépistage de l’hépatite C.
Investir le médecin traitant
Les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) font l’objet d’un avis à paraître prochainement par la HAS : ils faciliteront certainement l’accès au dépistage, notamment pour les plus éloignés du soin. Mais derrière ce dépistage, s’inscrit la perspective du parcours de soins, dans lequel le médecin traitant n’est pas suffisamment investi : « Les services vont être embolisés par la prise en charge des patients par les nouveaux traitements, il aurait été souhaitable qu’un plan national stratégique y soit associé », regrette Franck Barbier (AIDES).
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