Mieux vaut tard que jamais. Mardi, un an après la parution d’une tribune réclamant le déremboursement de l’homéopathie par l’Assurance maladie, l’Académie de médecine s’est enfin positionnée officiellement sur le sujet, révèle Le Figaro.
Dans un texte rédigé conjointement avec l’Académie de pharmacie, l’institution réaffirme que l’homéopathie repose sur des bases non scientifiques et se positionne en faveur du déremboursement. Les académiciens de médecine ont voté le texte à 58 voix contre 16, et 8 abstentions. « Notre silence aurait pu être mal interprété », a argué le Pr Daniel Bontoux, rapporteur du communiqué, devant ses confrères de l'Académie de médecine, rapporte Le Figaro.
En décembre 2018, 131 membres des Académies nationales de médecine, de pharmacie et des sciences — précisant « s’engager à titre personnel » — avaient publié sur le site de l’Express une tribune réclamant le déremboursement des granules et l’arrêt de l’enseignement de l’homéopathie dans les facultés de médecine et de pharmacie.
Un groupe de travail nommé au printemps 2018
Interpellé par les signataires de la tribune de mars 2018, l’Ordre des médecins, estimant ne pas avoir une « compétence institutionnelle pour se prononcer » sur les aspects scientifiques, avait renvoyé la patate chaude aux Académiciens. Deux mois plus tard, alors que la polémique battait son plein, l’Académie s’était enfin exprimée, sans trancher pour autant. Le Pr Daniel Couturier, alors secrétaire perpétuel de l’Académie de Médecine avait indiqué au « Généraliste » avoir chargé un groupe d’académiciens de réfléchir à la position de l’institution. Le groupe de travail de l'Académie était censé rendre ses conclusions avant la fin de l’été 2018.
« Le problème de l’homéopathie ne se résume pas à dire "il n’y a pas de preuves scientifiques". C’est plus délicat. Dans la prise en charge d’un malade, il y a tout un aspect psychologique », avait alors souligné le Pr Couturier. Avant d'interroger : « Peut-on se passer d’effet placebo ? ». « Tout ce que nous disons sur l'absence de fondement scientifique est exact, même si c’est un peu abrupt », avait-il néanmoins précisé.
L'avis de la HAS attendu avant l'été
De son côté, la Haute autorité de santé (HAS), chargée par le ministère de la Santé de se prononcer sur le « bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques » espère toujours rendre son avis avant l'été 2019. La parution mi-mars d'un décret précisant les critères d'évaluation des médicaments homéopathiques au Journal officiel, lui permet enfin de saisir officiellement la commission de la transparence.
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