Liens possibles entre insecticides et Alzheimer

Publié le 28/01/2014

Crédit photo : CHASSENET / BSIP

L'insecticide DDT, interdit aux Etats-Unis depuis 1972 mais capable de subsister longtemps dans l'environnement et l'organisme humain, pourrait accroître le risque de la maladie d'Alzheimer, selon une petite étude américaine lundi. Les auteurs de cette recherche, parue en ligne dans le Journal of the American Medical Association, Neurology, ont constaté que la teneur de DDE -composant actif restant après que le DDT a été métabolisé par le corps- était près de quatre fois plus élevée dans le sang des personnes atteintes d'Alzheimer (86 patients de plus de 60 ans les 79 personnes saines du groupe témoin.

"C'est l'une des premières études à identifier un important risque environnemental pour Alzheimer", souligne le Dr Allan Levey, directeur du Centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer à l'Université Emory (Géorgie, sud-est), un des principaux co-auteurs. "L'ampleur de l'effet du DDT est important, comparable au facteur génétique le plus courant prédisposant à la maladie d'Alzheimer", soutient-il. Cette étude indique que le DDE pourrait directement contribuer à la formation de plaques de béta amyloïdes, pointe le Dr Jason Richardson, professeur de médecine environnementale à l'Université Rutgers (New Jersey, nord-est), le principal auteur.

Bien que les niveaux de DDT et de DDE ont fortement diminué aux Etats-Unis depuis 30 ans, le pesticide est encore détecté dans 75 à 80% des échantillons de sang collectés dans la population. "Nous sommes encore exposés à ces substances chimiques par le fait que nous pouvons consommer des fruits, légumes et céréales importés de pays qui utilisent encore cet insecticide et aussi parce qu'il persiste longtemps dans l'environnement", relève le Dr Richardson.


Source : lequotidiendumedecin.fr