SI « Le Généraliste » était paru en 1899

À Londres, la vaccination facultative fait des remous

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Publié le 04/10/2016
Histoire

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La nouvelle loi sur la vaccine facultative continue de multiplier les incidents devant les cours de police. On sait que les pères de famille peuvent se soustraire à l’obligation imposée par les lois précédentes en déclarant devant les magistrats, moins de trois mois après sa naissance, qu’ils jugent « dans leur conscience » que la vaccine serait préjudiciable à la santé de l’enfant. Les juges partisans de l’obligation s’efforcent habituellement de démontrer aux justiciables qu’ils n’ont pas de conscience, au sens médical du mot, et ils mettent tout en œuvre pour refuser l’enregistrement des déclarations.

Parmi ces juges, M. Plowden, magistrat de la cour de Marlborough street, s’est spécialement distingué. L’autre jour, il voyait comparaître un père de famille qui avait laissé expirer de 24 heures les délais légaux et qui se trouvait par cela soumis à l’obligation. Cet homme n’en insistait pas moins pour obtenir le bénéfice de la « clause de conscience » en mettant son retard sur le compte d’un oubli.

« Comment ! , s’est écrié le juge, vous parlez ici de votre conscience et vous oubliez ce qu’elle vous suggère. À propos, vous ignorez peut-être que je puis porter la peine à six mois et y ajouter le supplice du " hard labour ". ».

A cette menace, le justiciable a déclaré se résigne à faire vacciner son enfant. C’était bien là que le juge voulait l’amener ! « Voilà, a-t-il dit pour conclure, ce que vous entendez par les exigences de votre conscience. Vous prétendez que la vaccine tuerait votre enfant, mais vous reculerez devant quelques semaines de prison pour affirmer votre conviction ! Allons, ne vous effrayez pas. Je reçois votre déclaration malgré le retard, et vous en serez quitte pour une amende de deux shillings. »

(« La Gazette médicale de Paris », 1899)


Source : lequotidiendumedecin.fr