À l’occasion d’Octobre rose et suite à la « concertation citoyenne et scientifique » sur le dépistage du cancer du sein lancée il y a un an, Marisol Touraine vient d'annoncer une rénovation profonde du programme de dépistage organisé de ce cancer. Le dépistage devrait devenir « plus personnalisé » et les femmes devraient être mieux informées des avantages et des inconvénients, a expliqué dans un communiqué le ministère, qui précisera les modalités de cette refonte « à la fin de l'année ».
Cette nouvelle orientation intervient suite à la remise d'un rapport début septembre qui mettait en doute les bénéfices du dépistage systématique tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Le comité d'orientation de cette concertation citoyenne préconisait en effet l'« arrêt du dépistage organisé tel qu'il existe aujourd'hui » et la « mise en place d'un nouveau dépistage organisé, profondément modifié ». Certains membres de ce comité réclamaient même l'arrêt pur et simple du programme de dépistage organisé pour laisser les médecins décider au cas par cas de la pertinence d'une mammographie.
L’INCa réagit avec vigueur
Aussitôt, l’Institut national du Cancer (INCa) a réagi, déclarant le 16 septembre qu'un abandon pur et simple du programme serait « très risqué, générateur d'inéquités et de pertes de chance ». Elle préconise, en revanche, un programme inscrit « dans une logique plus individualisée du parcours de santé, prenant appui sur le généraliste », fondé sur une meilleure information des femmes et mieux coordonné.
Dans le sillage de l'INCa, l’agence Santé publique France vient de publier un bilan favorable au dépistage organisé du cancer du sein qui est « de qualité » puisqu’il réduit la mortalité due à cette tumeur de 20 % chez les femmes invitées au dépistage.
La ministre, en s'appuyant sur les préconisations de l'INCa, a également indiqué l'entrée en vigueur de la prise en charge à 100 % d’examens de dépistage supplémentaires (échographies) pour les femmes particulièrement exposées afin de « supprimer les freins financiers qui demeurent ».
Le Conseil scientifique du CNGE dénonce, quant à lui, dans un communiqué, une information « tronquée » faite aux femmes sur le dépistage tel qu'il est organisé encore maintenant. Il demande qu'elle soit complète, loyale et compréhensible en termes de bénéfices et de risques afin qu'elles s'y impliquent (ou non) en toute connaissance de cause.
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