Dans l’insuffisance cardiaque (IC) à fraction d’éjection modérément réduite ou préservée, la finérénone est efficace pour réduire le risque de développer un diabète. Ces résultats de l’analyse en sous-groupe de l’essai Finearts-HF, publiés dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, font suite à ceux de l’analyse principale publiée dans The New England Journal of Medicine Celle-ci avait montré l’efficacité de la finérénone dans l’IC avec fraction d’éjection modérément réduite ou préservée sur le risque d’aggravation de l’insuffisance, de décès cardiovasculaire et sur l’amélioration de la qualité de vie. Les individus souffrant d’IC étant plus à risque de développer un diabète que la population générale, les auteurs de Finearts-HF concluent à un « bénéfice clinique additionnel significatif de ce traitement dans cette population ». Ces deux études ont été financées par Bayer qui commercialise la finérénone sous le nom Kerendia.
Cet antagoniste des récepteurs minéralocorticoïdes a initialement reçu des autorisations de mise sur le marché de la Food and Drug Administration (2021) et de l’European Medicines Agency (2022) dans l’indication de la maladie rénale chronique associée à un diabète (essais Fidelio-DKD et Figaro-DKD). Malgré des avis favorables de la Haute Autorité de santé à un remboursement dans cette indication, le médicament n’est aujourd’hui toujours pas pris en charge. Une situation qu’ont dénoncée trois conseils nationaux professionnels (cardiologie, néphrologie et endocrinologie-diabétologie-nutrition) par une tribune publiée dans les pages du Quotidien.
Les professionnels déplorent ainsi un manque d’accès « à l’innovation thérapeutique en France », au vu des résultats positifs d’essais cliniques montrant l’intérêt de la finérérone dans la maladie rénale chronique avec diabète, mais également dans l’insuffisance cardiaque. L’essai Finearts-HF vient renforcer leur argumentaire. Outre-Atlantique, Bayer a déposé auprès de la Food and Drug Administration une demande d’extension d’indication dans l’insuffisance cardiaque à fonction d’éjection préservée supérieure à 40 %.
Réduction du risque de diabète de 24 % avec la finérénone
Parmi les 6 001 patients souffrant d’insuffisance cardiaque inclus dans l’essai Finearts-HF et randomisés soit pour recevoir de la finérénone, soit un placebo, 3 222 ne souffraient pas de diabète lors de leur inclusion (dont 61,4 % avec un prédiabète) et ont ainsi été inclus dans l’analyse en sous-groupe.
Les auteurs observent, au terme d’un suivi médian de 31,3 mois, 7,2 % de nouveaux cas de diabète dans le groupe finérénone contre 9,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction du risque de 24 % pour le groupe finérénone comparé au placebo (HR = 0,76). Les patients de la cohorte ayant développé un diabète étaient plus jeunes, avaient un indice de masse corporelle plus élevé, des taux d’HbA1c et un rapport albuminurie-créatininurie plus élevés. Ils étaient plus susceptibles d’avoir un prédiabète que ceux n’ayant pas développé de diabète ; en effet, ils étaient 80 % à avoir un prédiabète à l’inclusion. Concernant les mécanismes de prévention de l’apparition d’un diabète avec la finérénone, les auteurs se déclarent encore « incertains ».
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