Depuis quelques semaines, le terrifiant virus Ebola n’épargne pas… les responsables de la santé déjà affaiblis par la crise économique et sociale. De tels enjeux exigent de leur part des qualités exceptionnelles de solidarité, de bienveillance, d’anticipation et un grand sens de l’organisation. Il convient que, chez nous, la ministre en charge de la Santé et ses services agissent, pour nous, avec rapidité mais aussi avec mesure. Ce gouvernement qui dit vouloir lutter contre « la défiance, la complexité et le corporatisme » de la société nationale ne doit pas renouveler les erreurs du passé en matière de lutte contre les épidémies virales. Marisol Touraine, présente sur les deux fronts médicaux et socio-économiques, s’est nommée cheffe de guerre contre le virus. Elle a sans doute les qualités nécessaires. Mais déjà les critiques pointent à nos portes, en Afrique même mais aussi en Espagne et aux États-Unis. En fait-on trop ici, pas assez là ? Les risques ont-ils bien été évalués ? S’appuie-t-on suffisamment sur les réseaux de médecine de proximité ? Les guerres sanitaires nous rappellent que les systèmes de santé sont des éléments patrimoniaux à préserver coûte que coûte et que, dans les grandes batailles, les généraux ont besoin de toutes leurs troupes.
Ce combat contre la maladie est concomitant avec la bataille du pacte de responsabilité. Vingt milliards sont à trouver dans le système de protection sociale et celui de la santé. Le PLFSS 2015 n’apporte que quelques réponses structurelles. Sans mesures complémentaires fortes, le solde de l’ensemble des régimes obligatoires restera à un niveau toujours très élevé. La nouvelle lutte contre les corporatismes professionnels et l’économie réglementée est ouverte et n’épargne pas le secteur de la santé. Mais pour quels bénéfices ? Plus de liberté et de souplesse et peut-être moins de privilèges mais aussi moins d’égalité d’accès aux soins, d’investissements et de sécurité sanitaire sont à la clé. Il s’agit aussi d’une bataille d’idées sur le monde de demain.
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