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Hépatite C, début et fin d'une maladie (mortelle)

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Publié le 14/10/2019
Apparu au milieu des années soixante-dix, le virus de l'hépatite C semble bien vivre ses derniers moments, en France comme dans le reste du monde. Récit par des patients qui ont souffert de la maladie et des médecins et scientifiques qui l'ont vaincue.
VHC

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Une génération de soignants aura donc assisté à l'éclosion d'une nouvelle maladie, l'identification de son mécanisme d'action, la détection du virus responsable, la généalogie de traitements plus ou moins efficaces avant la révolution thérapeutique qui permet d'envisager l'élimination de la maladie en France en 2025. Quelle histoire ! retracée d'une plume alerte par un ouvrage destiné au grand public. Il y a peu d'exemples comparables en médecine où l'éradication d'une maladie mortelle a été si rapidement menée. Le récit pour autant ne dissimule pas les impasses, notamment celle des chercheurs français dans les années quatre-vingt. Leur hypothèse de travail ? Le nouveau virus devait être une variation de celui de l'hépatite B. Mauvaise pioche.

Virus ARN, bonne pioche

Aux États-Unis, on penche plutôt pour l'hypothèse d'un virus à ARN. Pari gagné, Michael Houghton, après un travail de six ans éprouvant, démasque un nouveau type, les hepacivirus, qui n'a rien à voir avec celui de l'hépatite B. Mais ce virus réserve d'autres surprises. Son tropisme n'est pas localisé au seul foie. Ses effets sont systémiques, comme l'illustrent les manifestations extra-hépatiques avec la survenue de pathologies cardio-vasculaires de types AVC, infarctus du myocarde et rénales. La plus inattendue demeure toutefois la mise au point d'un traitement radical. On aurait aimé de plus larges développements sur la genèse du traitement qui guérit définitivement les patients en quelques semaines. Quant au vif débat sur le prix du médicament, il est juste esquissé.

Collaboration recherches académique/privée

Pour autant, cette synthèse efficace permet de confirmer une fois de plus comment l'innovation thérapeutique est le fruit d'une collaboration entre recherche académique et privée. Sans l'invention à Mayence en 1999 du Réplicon, un clone du VHC qui se réplique en culture, les laboratoires pharmaceutiques n'auraient pu tester les nouveaux médicaments qui changent non pas seulement la vie mais le destin des patients contaminés. 

 

 

Requiem pour un virus, une brève histoire de l'hépatite C, Laurence Decréeau, éd. Autrement, 126 pp., 25 euros.


Source : Décision Santé: 317