Hexaquine, Praxinor, Vastarel, Idarac, etc.., … En pleine crise sur les pilules et sur Diane 35, la revue Prescrire vient de publier dans son numéro de février une liste noire des « médicaments à écarter pour mieux soigner ». Au total, le journal épingle plus de 70 spécialités jugées « plus dangereuses qu’utiles » et invite les autorités à les retirer du marché au plus vite. « Pour restaurer la confiance dans le médicament, il faut que l’on sache que le ménage a été fait », argumente le Dr Bruno Toussaint, directeur éditorial de la revue. Et, d’ores et déjà, le mensuel appelle patients et médecins à proscrire ces molécules et « à se préparer à leur retrait du marché ».
« N’apporte rien de nouveau »
Mais, en pratique, cette liste noire change-t-elle vraiment la donne pour les praticiens ? Pas si sûr, car bon nombre de médicaments incriminés étaient déjà « hors circuit » ou sous le coup de mises en garde ou de déremboursements.
À l’image des vasodilatateurs cérébraux à base d’ergot de seigle pointés par la revue. Pour ces molécules, l’ANSM avait rendu à plusieurs avis défavorables sur leur rapport bénéfice/risque tandis que la HAS préconisait dès 2011 leur déremboursement. La convention a enfoncé le clou en faisant de la diminution de leurs prescriptions un des objectifs du P4P. Autre exemple : le gel de kétoprofène tout simplement retiré du marché par l’Afssaps en 2009 avant d’être réintégré à la demande du Conseil d’Etat.
Dans d’autres cas, les conclusions de Prescrire ne sont pas très différentes des recommandations de bonnes pratiques existantes. Comme pour l’orlistat écarté en raison « d’effets indésirables et d’interactions disproportionnées au regard d’une efficacité modeste ». En alternative, Prescrire invite à « s’en tenir à des mesures physiques et diététiques pour perdre du poids ». Exactement comme l’avait fait la HAS en 2011 dans ses recommandations sur l’obésité. L’aliskiren décrié par Prescrire ne figure pas non plus dans les hypertenseurs retenus par la SFHTA dans ses toutes récentes guidelines.
En somme, dans de nombreux cas, cette liste pourrait bien « n’apporter rien de nouveau » … D’autant que l’ANSM vient d’engager un processus de réévaluation de toutes les molécules dont les AMM ont été délivrées avant 2005.
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