À compter du 10 juillet, la cyproheptadine (Périactine 4 mg, du laboratoire Teofarma) ne sera plus accessible que sur ordonnance, annonce l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui la classe sur la liste I des substances vénéneuses. Ceci pour empêcher son détournement pour la prise de poids à des fins esthétiques, encouragée sur les réseaux sociaux.
La spécialité Périactine est indiquée chez l'adulte et l'enfant de plus de six ans, dans le traitement des symptômes allergiques tels que la rhinite, la conjonctivite ou l'urticaire. Cependant ce médicament orexigène est détourné pour une prise de poids à des fins esthétiques, déplore l’ANSM dans un communiqué. Malgré les mesures d’information mises en place depuis 2022, ces mésusages persistent, ainsi que les risques qui y sont associés. « Cette molécule est principalement utilisée chez des jeunes femmes qui souhaitent avoir un volume des fesses et des seins, un peu plus important, ce volume est généré par une augmentation de l'appétit engendrée par la molécule, mais cette prise de poids n'est pas toujours localisée aux endroits souhaités », met en garde la Dr Isabelle Yoldjian, directrice médicale de l'Agence, auprès de l’AFP.
Des alternatives mieux tolérées
La cyproheptadine présente plusieurs effets indésirables, dont des effets centraux (baisse de vigilance, somnolence) et anticholinergiques (constipation, trouble de la vision et mydriase, palpitations cardiaques, rétention d’urine…) qui peuvent être importants, en particulier en cas de mésusage. Des alternatives antihistaminiques (notamment H1 de nouvelle génération) existent pour le traitement en première intention des allergies et sont généralement mieux tolérées. Certains de ces médicaments sont disponibles sans ordonnance, précise l’ANSM.
L’agence recommande aux médecins, lors de la prescription et de la délivrance de Périactine, d’informer le patient des risques liés à son utilisation et des règles de bon usage (respect des posologies, de la durée du traitement, de la voie d’administration…).
Si la mesure prise par l'ANSM aura un effet en pharmacie, il est plus difficile d'évaluer à quel point elle pourra agir sur les ventes en ligne. « Nous ne sommes pas la police de l'internet », reconnaît la Dr Yoldjian, qui juge toutefois que les actions entreprises par l'ANSM ont d'ores et déjà contribué à une meilleure prise de conscience des risques associés à un usage détourné de ce traitement.
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