Comment valoriser les innovations numériques et l'intelligence artificielle en cancérologie ? Comment cette dernière est-elle utilisée dans la pratique ? Quelle est la part de l'enseignement dédié à ces nouvelles technologies ? Telles sont quelques-unes des questions que se sont posées les intervenants lors de la plénière 12 des RCFR 2022. D'abord concernant la formation, « l'IA n'est un facteur d'attractivité pour les internes en oncologie, explique Matthieu Delaye, interne et président de l'Association pour l'enseignement et la recherche des internes en oncologie (AERIO). 93 % des internes ont choisi cette spécialité par rapport à ses caractéristiques dynamiques et scientifiques. » Selon lui, leurs premiers contacts avec l'IA sont très limités, en tout cas dans les enseignements théoriques. Ils commencent à voir les bénéfices de l'IA dans leurs stages.
Éviter les tâches répétitives
Morgan Michalet, un autre interne, membre du bureau de la Société française de radiologie, explique les bienfaits de l'IA dans le conturage des images qui permet d'éviter au radiologue des tâches répétitives. Conséquence problématique pour leur évaluation, les internes dans leur formation n'auront pas appris à réaliser les conturages de chaque organe manuellement. Un fait est certain, assure-t-il, depuis que l'IA est rentrée dans les ECN en 2014, la crainte de voir les radiothérapeutes disparaître n'existe plus. « Sur le terrain, on manque même de ces professionnels. »
Le numérique change la vie des internes
Le clou est enfoncé par Fabrice Denis, président de l'Institut national de la e-santé : les outils d'aide à la prescription affichent des traitements, mais sont incapables d'expliquer pourquoi. C'est au médecin d'être en mesure de les justifier auprès du patient et de les valider. Selon lui, avant l'IA, le numérique change la vie des futurs médecins : « Avoir le Vidal sur son portable au lieu de l'avoir sur son bureau, quel avantage ! »
Grosse introspection de la profession
Autre intervenante enthousiaste devant l'essor de l'IA, pour la Pr Laure Fournier, l'arrivée de l'IA a été « une explosion, un véritable électrochoc ». Membre de la SFR et exerçant à l'HEGP au service de radiologie, elle explique comment la profession a dû faire « une grosse introspection ». Selon elle, cela a eu le mérite d'attirer beaucoup de cerveaux dans l'imagerie médicale qui du coup a bénéficié à la fois des talents et a drainé beaucoup d'argent. Autre conséquence positive selon la radiologue, l'IA représentant un facteur d'attractivité pour les internes en radiologie, ces derniers souhaitent passer des M2 voire des thèses en IA. Cela va dans le même sens pour Vassili Soumelis, directeur médical de la société Owkin : « L'écosystème est favorable. Il faut que les instituts de recherche et les hospitaliers travaillent ensemble sur ce sujet. Aux États-Unis, on forme des médecins ingénieurs. »
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