Prescription

Un généraliste sur deux confronté à des problèmes d'antibiorésistance, selon une étude

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Publié le 12/01/2022
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Le quatrième panel d'observation des pratiques et des conditions d'exercice en médecine générale de la Drees révèle que 53 % des médecins ont été confrontés à des problèmes d'antibiorésistance au sein de leur patientèle. Malgré cela, la question des antibiotiques reste souvent un sujet épineux et difficile à traiter dans la relation médecin patient.

Crédit photo : VOISIN/ PHANIE

La France fait partie des plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe (cinquième pays) et trois quarts de ceux vendus en France (72 %) sont prescrits par les médecins généralistes. Lors de son quatrième panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale, la Drees (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) a donc décidé d’étudier les perceptions et les pratiques des généralistes libéraux sur l’antibiorésistance*.

Les résultats montrent qu’une majorité de généralistes (53 %) a été confrontée, au cours des trois mois de l'étude, à des problèmes d’antibiorésistance au sein de leur patientèle. Des situations qui ont compliqué la prise en charge thérapeutique une fois, pour un tiers des médecins (34 %) et plusieurs fois pour un cinquième (19 %).

Des difficultés à refuser

Si les généralistes sont presque unanimement d’accord pour considérer qu’ils ont un rôle à jouer contre l’antibiorésistance, la question des antibiotiques en consultation n’est pas toujours facile à traiter.

Ainsi plus de 8 généralistes sur 10 (82 %) expriment des difficultés à refuser de prescrire des antibiotiques à un patient qui le demande. Près de deux tiers des répondants déclarent qu’ils pourraient, peut-être (41 %) voire certainement (20 %), diminuer la fréquence de leurs prescriptions d’antibiotiques. Par ailleurs, 43 % rapportent qu’il leur arrive de prescrire un antibiotique à des patients sans que ce soit forcément nécessaire. Pour 18 % d’entre eux, ce sont les craintes de conséquences médico-légales s’ils n’en prescrivent pas qui les poussent à le faire. Pour autant, plus de deux tiers des généralistes du panel (68 %) atteignent l’objectif cible fixé dans le cadre de la Rosp pour leurs prescriptions de 2020.

Antibioclic, plébiscité par les médecins

L’attitude des patients est un élément qui peut mettre en difficulté les médecins sur la question des antibiotiques. Ainsi, ils sont nombreux (72 %) à faire face à des patients qui refusent un traitement par antibiotique, presque tous (96 %) ont également été confrontés à des patients qui demandent ce type de thérapeutique pour une infection virale et plus de la moitié des répondants ont vu des patients s’adresser à un confrère en cas de refus de prescription de leur part.

C’est donc peut-être pour éviter ce genre de problème que plus de trois quarts des généralistes interrogés (78 %) déclarent ne pas demander à leurs patients ce qu’ils préfèrent et un quart est peu disposé à partager la décision avec leurs patients.

Pour prescrire les antibiotiques, la très grande majorité des médecins (88 %) déclarent se fier avant tout à leur propre jugement et expérience. Malgré tout, ils sont aussi nombreux à recourir à des outils d’aide à la prescription. 60 % font ainsi appel régulièrement au site Antibioclic pour les aider. Le dosage de la protéine C-réactive (CRP) est également utilisé par une majorité (51 %). Ils sont en revanche peu nombreux (15 %) à utiliser la fiche d’information de l’Assurance maladie.

* du 23 avril au 16 juillet 2021


Source : lequotidiendumedecin.fr