La France demeure l'un des premiers consommateurs européens de médicaments. Pour diminuer la consommation de médicaments, il faut agir sur la prescription des médecins. C’est notamment ce que propose le commissariat général à la stratégie et à la prospective dans une note publiée mercredi. Les experts suggèrent rien moins que de "repenser l'ensemble du circuit du médicament", en s'appuyant sur les expériences d'autres pays.
Et pour eux, en premier lieu il s'agit de "prescrire autrement". Observant que l’offre de médicaments est "abondante", le rapport estime que les connaissances des médecins sont "mal adaptées aux besoins et souvent jugées insuffisantes". Les auteurs de cette note plaident donc pour que des outils "réduisant le choix possible" de médicaments soient mis à la disposition des praticiens et notamment une liste restreinte.
Ils décrivent le dispositif comme avant tout incitatif pour les médecins: "Un travail d’évaluation et de sélection des médicaments permettraient de recommander, en une liste courte, les plus efficaces. En complément des recommandations de la Haute Autorité de Santé sur les prises en charge par pathologie, il conviendrait de fournir aux prescripteurs des outils réduisant les choix possibles parmi les médicaments présents sur le marché." La note se réfère explicitement à un dispositif déjà en vigueur en Suède, dans la région de Stockholm, où une liste, co-produite par des experts et des prescripteurs, présente les 200 médicaments les plus essentiels, susceptibles d’être utilisés pour les soins primaires ou à l’hôpital, et ayant prouvé leur efficience.
Des groupes d’échanges médecins-pharmaciens
Les experts du gouvernement suggèrent également de "systématiser" les groupes d'échanges sur les pratiques de prescription, en associant les pharmaciens aux groupes de médecins.Cette fois, c’est le modèle hollandais qui leur sert d’exemple. De plus, l'ordonnance "gagnerait à être utilisée autrement, notamment pour prescrire des modes de prises en charge non médicamenteuses", concernant par exemple l'hygiène de vie, comme aux Pays-Bas.
Ce service qui dépend du Premier ministre suggère par ailleurs que pour éviter les mauvaises pratiques liées à l'automédication, les usagers soient "davantage et mieux informés". Ainsi, l'emballage du médicament pourrait être "plus lisible" et la notice "simplifiée", propose la note.
Le commissariat plaide également pour la dispensation à l'unité des médicaments, qui doit être expérimentée cette année. Enfin, la mission de conseil des pharmaciens doit être "développée". Le pharmacien pourrait ainsi "informer systématiquement" l'usager sur la posologie, les effets secondaires, etc. Il pourrait également s'occuper de la préparation de doses individuelles à administrer, une mission qui pourrait "gagner en importance" avec le vieillissement de la population. "Cela suppose de faire évoluer considérablement leur mode de rémunération", selon le commissariat général.
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