La porte-parole de la Commission européenne l’avait annoncé fin mai, c’est désormais confirmé : un contrat portant sur l'achat de doses de vaccins contre la variole du singe a été conclu. C’est ce qu’ont indiqué ce 14 juin l’instance ainsi que le laboratoire danois Bavarian Nordic, qui commercialise le produit.
Alors qu'environ 900 cas d’infection par le virus Monkeypox ont été détectés depuis le 18 mai dans près de 20 États membres de l’Union européenne (UE) ainsi qu’en Norvège et en Islande, selon un communiqué de la Commission européenne, l'instance a commandé 109 090 doses de vaccins pour le compte des pays européens. Et ce, selon un accord inspiré des achats groupés de vaccins anti-Covid mais portant sur des quantités bien moindres.
Achetés au nom de la nouvelle Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (HERA) – créée dans la foulée de la pandémie de Covid-19 –, les vaccins seront mis à la disposition des Vingt-sept ainsi que de la Norvège et de l'Islande, avec de premières livraisons d'ici la fin du mois pour les pays en ayant le plus besoin, précise la Commission. Le montant du contrat n'a pas été révélé et la liste de ces États prioritaires n'a pas été précisée.
Vers une vaccination pré-exposition des professionnels les plus exposés ?
Le vaccin concerné est un vaccin vivant non réplicatif de 3e génération commercialisé sous le nom d'Imvanex en Europe, de Jynneos aux États-Unis et d'Imvamune au Canada. Autorisé dans l’UE depuis 2013 et indiqué sur le vieux continent chez les adultes contre la variole classique, le régulateur européen du médicament (EMA) a annoncé début juin avoir entamé des discussions avec Bavarian Nordic pour une extension éventuelle de ses indications pour inclure la variole du singe.
En France, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande l’utilisation de ce vaccin face à l’épidémie de variole du singe actuelle dans le cadre d’une « stratégie vaccinale réactive », c’est-à-dire de vaccination des adultes contacts à risque des sujets infectés par le virus Monkeypox. Une stratégie visant surtout à réduire la transmission interhumaine du pathogène et ainsi à endiguer sa propagation. À noter que pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui vient de publier de premières recommandations d'utilisation des vaccins, une vaccination pré-exposition pourrait aussi être envisagée chez les professionnels de santé ou de laboratoire à haut risque d'exposition, notamment en fonction de l'évolution de l'épidémie et de la disponibilité des vaccins.
D’un point de vue réglementaire, un arrêté paru le 26 mai au journal officiel a posé les jalons du cadre d’utilisation du vaccin « à titre dérogatoire (…) dans le traitement prophylactique contre la variole du singe des personnes contacts à risque d’un malade) ». L’importation et le stockage du vaccin dépendent de l’Agence nationale de santé publique et du Service de Santé des Armées (stock d’état).
(Avec AFP)
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