Pic de pollution: une dizaine de familles attaquent l'Etat en justice

Publié le 13/12/2016
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Alors que le gouvernement a présenté samedi des mesures pour lutter contre la pollution de l'air, une dizaine de familles franciliennes "victimes de la pollution atmosphérique" ont décidé de poursuivre l'Etat en justice. Avec le soutien des ONG Ecologie sans Frontière (ESF) et Respire, elles vont "engager une action en responsabilité pour carence fautive de l'Etat devant les juridictions administratives, compte tenu de l'inaction des pouvoirs publics ces dernières années et surtout à l'occasion du dernier épisode de pollution", a indiqué leur avocat, Me François Lafforgue, au cours d'une conférence de presse.

Respire et Ecologie sans Frontière appellent "toutes les personnes en France qui ont subi des troubles de santé" à cause de la pollution de l'air à les "rejoindre dans ces actions judiciaires", a déclaré Sébastien Vray, de Respire.

Les victimes qui ont décidé de poursuivre l'Etat sont soit des adultes "victimes d'épisodes de broncho-pneumopathie et hospitalisés en urgence à l'occasion du pic de pollution" qui a touché la semaine dernière la région parisienne, soit "des enfants en bas âge qui ont connu des difficultés respiratoires importantes", a précisé Me Lafforgue. Ces familles vivent aussi pour la plupart près de grands axes de circulation comme le périphérique parisien et le boulevard Magenta à Paris et certains enfants souffraient déjà de difficultés respiratoires avant l'épisode de pollution qui a touché pendant dix jours Paris et 22 communes de la région, a précisé l'avocat.

Cette action "vise à obtenir l'indemnisation des préjudices subis par les victimes et à faire reconnaître la responsabilité de l'Etat et de ses services", a-t-il dit. Selon lui, le lien est "avéré" entre "les pathologies contractées par les enfants et ces derniers épisodes de pics de pollution". Selon l'agence Santé publique France, la pollution de l'air cause chaque année 48.000 décès prématurés, par cancers ou affections respiratoires. Une précédente action, intentée au pénal en 2014 par les ONG elles-mêmes, avait néanmoins été classée sans suite. 


Source : lequotidiendumedecin.fr