Les décès d’enfants suite à un cancer pourraient s’avérer plus fréquents qu’ils avaient été auparavant estimés dans des rapports d’essais cliniques, selon une étude dirigée par le centre du cancer de l’université du Colorado qui est parue dans the Journal of Clinical Oncology.
Grandes avancées dans les soins des cancers pédiatriques
En effet, les traitements pour les cancers pédiatriques se sont améliorés au point que le taux de survie à 5 ans a passé la barre des 80 %. Cependant, une partie de la population concernée n’a pas pu bénéficier de ces évolutions, notamment les enfants qui meurent très vite après que soit posé le diagnostic ou qui reçoivent le traitement trop tard au vu du stade avancé de la maladie. Les chercheurs ont donc tenté de découvrir les caractéristiques de cette population particulière. Il s’agit majoritairement d’enfants en bas âge ou appartenant à des minorités ethniques.
Afin d’arriver à ces résultats, les scientifiques ont utilisé les informations présentes dans une base de données de grande ampleur nommée Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER). Ils ont trouvé près de 36 000 cas de cancers pédiatriques qui sont survenus entre 1992 et 2011. Sur la totalité de ces jeunes malades, 555 (1,5 %) sont décédés dans le mois qui suivi le diagnostic.
Les essais cliniques ne comprennent pas certains décès de patients
Le premier constat des spécialistes fut que les décès par cancer pédiatrique sont un fardeau plus lourd que précédemment évalué. Le Dr Adam Green, oncologue au Children Hospital au Colorado et principal auteur des travaux a une explication à ces résultats : « La plupart de ce que nous savons de la destinée des patients atteints de cancer provient d'essais cliniques (…) Toutefois, les enfants dont il est question dans notre étude ne survivent pas assez longtemps pour les rejoindre ». L’étude évoque, par exemple, un esssai clinique portant sur les leucémies aiguës myéloblastiques qui rapportaient un pourcentage de décès de 1,6 % parmi les jeunes patients qui y ont participé. En parallèle, les chiffres issus de la base de données SEER (qui collecte les informations d’environ 15 % des suivis des cancers survenant aux États-Unis) estiment cette même proportion à 6,2 %, soit près de quatre fois plus. De manière générale, les taux calculés via les données du SEER sont toujours plus élevées par rapport à ceux rapportés par les essais cliniques.
Surtout des bébés et les minorités ethniques
Par ailleurs, le facteur de risque prépondérant de décéder peu de temps après le diagnostic était d’être âgée de moins d’un an. « En générale, les bébés sont un défi cliniquement, car ils ne peuvent pas vous dire comment ils se sentent », pourtant, « ils tendent à souffrir de cancers agressifs, et c’est difficile à dire à quel moment ils tombent malades. Certains naissent même avec des cancers déjà métastasés », précise le Dr Green.
De même un autre facteur prédictif a été relevé : celui d’appartenir à une minorité ethnique notamment africaine ou hispanique et cela indépendamment du statut socioéconomique. Ainsi, l’équipe espère que des recherches futures permettront de découvrir les raisons de ces disparités. Il est important de savoir s’il s’agit de facteurs biologiques ou culturels ou si ce pourcentage plus élevé de décès prématurés dans ces populations serait dû au système d’assurance ou de soins de santé.
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