Le jeûne intermittent ne fait pas mieux ni moins bien que les régimes hypocaloriques traditionnels pour la perte de poids. C’est ainsi une stratégie alternative à proposer parmi d’autres selon le profil du patient, d’après une méta-analyse américaine publiée dans le British Medical Journal. Toutefois, au sein des différents types de jeûne intermittent, le schéma d’un jour de jeûne sur deux se démarque légèrement en termes de bénéfices sur la perte pondérale et le bilan lipidique.
Les chercheurs ont analysé 99 essais cliniques, incluant au total plus de 6 500 adultes. Ces études ont comparé une alimentation à volonté (ad libitum), un régime hypocalorique continu (CER) et trois schémas de jeûne intermittent, à savoir à restriction d’horaires (TRE) en 16:8 (16 heures de jeûne et une plage de huit heures pour les repas), « alternate day » (ADF pour alternate day fasting) consistant à jeûner un jour sur deux ou encore « jour entier » (WDF pour whole day fasting), par exemple le 5:2 (cinq jours sans restriction et deux jours de jeûne).
Dans ce travail, toutes les méthodes de jeûne ainsi que le régime hypocalorique ont réduit le poids par rapport à une alimentation non restrictive. Hors situation d’obésité, le jeûne ADF a montré le plus de bénéfices en perte pondérale, avec un niveau de preuve modéré : différence moyenne de -1,29 kg, -1,69 kg et -1,05 kg respectivement par rapport au CER, au jeûne TRE et au WDF.
Dans les essais cliniques longs ayant duré 24 semaines ou plus, les stratégies les plus restrictives (ADF, TRE et CER) ont entraîné de petites pertes de poids par rapport à l’alimentation à volonté (en moyenne, -1,88 à -3,63), sans différences marquées entre ces trois méthodes. Pour les essais courts (moins de 24 semaines), l’ADF a montré une réduction de poids par rapport au régime non restrictif (différence moyenne de -3,37 kg) mais pas de façon significative par rapport au CER (-1,29 kg) et au TRE (-1,72 kg).
Le jeûne un jour sur deux améliore le profil lipidique
Les chercheurs ont aussi comparé les mesures d’anthropométrie, le métabolisme du glucose, le profil lipidique, la pression artérielle, la protéine C-réactive (CRP) et des marqueurs de maladie hépatique. Il en ressort que l’ADF a réduit l’IMC comparé au régime ad libitum (fort niveau de preuve) et au CER (niveau de preuve modéré) avec un bénéfice supplémentaire sur le tour de taille. Quant au profil lipidique, l’ADF était associé à une légère réduction du cholestérol total, des triglycérides et du cholestérol non HDL ainsi que de la pression systolique par rapport au TRE.
Une option qui doit s’inscrire dans une prise en charge globale
Dans le Science Media Centre, le Pr Naveed Sattar, professeur de médecine cardio-métabolique à l’Université de Glasgow, commente : « Les résultats de l’étude ne sont pas surprenants : il n’y a rien de magique dans le jeûne intermittent pour la perte de poids si ce n’est une manière alternative de réduire l’apport calorique. »
Les auteurs de l’étude eux aussi indiquent que « le but n’est pas de remplacer les autres stratégies diététiques mais de les complémenter au sein d’un modèle de prise en charge nutritionnelle adaptée au patient ». Ainsi, ils rappellent que « l’attention principale doit être portée sur le développement de modifications du comportement alimentaire durables dans le temps ».
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